Archives décembre 2005

Par leur caractère invisible, les réseaux d'influence alimentent bien des fantasmes sur leur rapport à l'occulte et au pouvoir. La réalité est pourtant nuancée, comme l'ont montré les débats au Festival international de géographie de Saint-Dié. Les réseaux favorisent la circulation des idées car ils engendrent des flux et des dynamiques, mais ils n'en ont pas le monopole, loin s'en faut.

Les jésuites forment un ordre religieux missionnaire présent sur tous les continents. De nombreux membres de l'élite sont passés par leurs écoles : Bill Clinton, Jacques Delors, Fidel Castro... Constituent-ils pour autant un puissant réseau d'influence ?

Aujourd'hui, les populations du Sud paient un lourd tribut à une vision partiale et catastrophiste, qui sanctifie la nature au détriment des hommes. Les ONG d'environnement ont joué un rôle déterminant dans cette distorsion, imposant peu à peu leur position.

Intitulée « Cartographier les réseaux : des chemins de France aux autoroutes de l'information », la conférence géomatique de Gilles Palsky, géographe à l'université Paris-XII, a retracé la longue route de la représentation des réseaux depuis la fin de l'Empire romain jusqu'à aujourd'hui. Cette conférence a montré combien la façon de mettre les réseaux en carte a varié en fonction des époques et des usages que l'on voulait en faire. Voyage au pays des réseaux.

Comment penser l'évolution de l'homme ? Les développements récents de la théorie de l'évolution exigent de penser l'émergence de l'homme en prenant en compte plusieurs facteurs liés à son histoire évolutive, son environnement, ainsi que la souplesse de son comportement. Tel est le programme de l'anthropologie évolutionniste en train de prendre corps.

Et si le langage, les cultures symboliques, les techniques, l'art, l'imagination dépendaient d'une aptitude unique à produire des représentations d'un type particulier : des images mentales déconnectées de l'environnement.

De très nombreuses observations confirment que des comportements acquis se transmettent chez les animaux. Ont-ils pour autant des cultures ?

Certains grands singes sont capables de copier toute sorte de gestes humains. Mais leur capacité à apprendre les uns des autres reste en débat. Selon Frans de Waal, cette aptitude ne fait plus de doute chez le chimpanzé.

En tant qu'Homo sapiens, nous avons longtemps cru que la modernité culturelle avait émergé en Europe il y a 35 000 ans. Or, des études récentes montrent que cette modernité s'est développée chez différentes espèces d'hommes, sur plusieurs continents, et bien avant cette époque.

La capacité de se projeter dans l'avenir et d'agir en fonction de buts lointains est née avec la fabrication des premiers outils et leur transport sur de longues distances. Cette aptitude, développée il y a deux millions d'années dans une niche culturelle particulière, est l'un des leviers du développement des cultures humaines.

Selon Luca Cavalli-Sforza, généticien et, surtout, auteur de célèbres études sur la diffusion des langues et des techniques, l'évolution culturelle ne s'explique pas autrement que celle des organisme vivants. Mutation, dérive et sélection : telles sont les nouvelles clés de l'aventure des cultures humaines.

Comment expliquer à la fois la diversité des cultures et leur stabilité à travers le temps et les générations ? Pour répondre à cette question, on peut faire appel à l'hypothèse « modulaire », selon laquelle l'esprit humain est composé en grande partie d'un ensemble de prédispositions cognitives spécialisées.

Débarrassé des théories raciales, le champ de recherche de l'évolution culturelle s'est diversifié. Il s'inspire de la théorie synthétique de l'évolution et se décline en quatre programmes : origine, transformation, diversification de la culture et coévolution gènes-culture.

Il y a 33 ans, à l'initiative d'Edgar Morin, se tenait un grand colloque international sur « L'unité de l'homme ». Son but : promouvoir une anthropologie fondamentale reliant les données de la théorie de l'évolution, de l'éthologie et les études sur le cerveau aux sciences humaines. Un programme encore à l'ordre du jour... Récit.