Metteuse en scène, cette historienne des sciences explore les liens entre arts et sciences, qui ne cessent de se nourrir mutuellement.
Tous les articles parus sur scienceshumaines.com en mai 2023.
Metteuse en scène, cette historienne des sciences explore les liens entre arts et sciences, qui ne cessent de se nourrir mutuellement.
Les relations internationales ne se résument pas à un jeu d’intérêts. Les grandes décisions restent prises par des humains, sages ou fous, dont la subjectivité imprègne en profondeur la politique mondiale.
Sereine et modérée, l’amitié serait synonyme de concorde quand l’amour mènerait au désordre. À y regarder de plus près pourtant, elle n’est exempte ni de passion ni d’idéal.
Pour Robin Dunbar, chercheur émérite en psychologie évolutionniste à l’université d’Oxford, nos amitiés dépendent pour une bonne part du fonctionnement de notre cerveau, et font, en retour, du bien à notre corps.
L’amitié répond à un besoin de protection et de valorisation, d’où la tendance inconsciente à choisir des camarades qui nous ressemblent. Mais avant tout, elle représente aussi un idéal.
Notre capacité à nouer des relations dépend fortement de notre âge, l’entrée dans la vie active, la mise en couple ou encore l’arrivée d’un enfant constituant autant de tournants dans une vie amicale.
Aron et Sartre, Deleuze et Foucault… Les collaborations et les brouilles de ces duos célèbres ont durablement marqué l’histoire intellectuelle contemporaine.
Si beaucoup d’amitiés s’éteignent sans bruit, d’autres se brisent avec fracas. Ces ruptures sont alors vécues comme de véritables chagrins d’amour.
Le fondateur de la phénoménologie entend comprendre comment le monde est donné à la conscience. Dans le « retour aux choses mêmes », Husserl veut refonder la philosophie comme science rigoureuse et universelle.
La réalité a sa part d’imprévisibilité et de nouveauté. Soucieux de nourrir son travail philosophique du dialogue avec les sciences, Bergson met au jour la créativité du réel.
La science doit rompre avec les images et le sens commun, ne cesse de marteler Bachelard. Ce qui ne l’empêche guère d’explorer les différentes facettes de l’imaginaire.Retour sur une philosophie au double visage.
Nous ne pouvons pas penser le monde hors du langage. Fort de cette conviction, Wittgenstein entend déjouer les pièges du langage quand il tourne à vide et montre une nouvelle manière de pratiquer la philosophie.
Sous l’intitulé de « théorie critique », l’école de Francfort développe une philosophie sociale inséparable d’une visée émancipatrice.
Nous ne pouvons que débusquer l’erreur, jamais démontrer une vérité. Le chantre du rationalisme critique qu’est Karl Popper applique ce principe à la démarche scientifique mais aussi à la réflexion politique.
Philosophe engagé, Jean-Paul Sartre affirme l’irréductible liberté de l’homme. Toujours capable de s’inventer, l’homme est une conscience qui échappe à tout déterminisme. À moins d’être de mauvaise foi…
Qu’ils portent sur le totalitarisme ou sur le cas Eichmann, les écrits peu académiques de la philosophe heurtent l’opinion et les préjugés de son époque. Ils révèlent en réalité une conception singulière de l’action au sein du monde commun.
Que ce soit par le détour de la science, de l’art ou de la politique, Merleau-Ponty entend penser ce qui toujours excède la raison : l’expérience vécue et concrète.
Impossible de faire une démarcation stricte entre ce qui provient des faits et ce qui relève de la logique ou du langage. Tel est le grand apport de Quine qui interroge notre savoir et notre rapport au monde tout en restant résolument empiriste.
En 1971, la parution de Théorie de la justice bouleverse la philosophie politique. Rawls ambitionne de repenser les principes de la justice sociale. Sa théorie suscite de nombreux débats et connaît un grand succès. Au prix parfois de sérieux contresens.
Jacques Derrida est le philosophe de la déconstruction. Mettant au cœur de son travail la question de l’écriture, la déconstruction met au jour ce qui menace de l’intérieur les discours et les institutions.
Penser la nature de la raison moderne et les fondements de nos sociétés, telle était la mission de Jürgen Habermas, philosophe et sociologue de l’école de Francfort.
Les temps modernes entendent dominer le monde par la technique. Pour Heidegger, ils ont ainsi obscurci notre rapport au monde. C’est lui qu’il nous faut repenser.
Le réel ne peut se réduire à une seule interprétation. D’où la nécessité d’un dialogue de la philosophie avec les sciences humaines, de l’histoire aux neurosciences.
Après avoir fourbi ses armes en commentant de grands auteurs – Spinoza, Nietzsche ou Bergson –, Deleuze affirme sa singularité. Soucieux de penser l’événement et les différences, il déploie une philosophie créative et débridée.
Qu’il s’agisse de la folie, des prisons, de la clinique ou du rapport au corps, Michel Foucault remet en question les vérités établies par le détour de l’histoire. Philosophe et intellectuel engagé, il ouvre la voie à l’insoumission.
Appréhender la réalité dans sa diversité pour l’organiser et l’expliquer. Qu’il s’agisse de comprendre le monde vivant, la communauté politique ou la vie de l’homme au milieu de ses semblables, Aristote met la pensée à l’épreuve du réel.
La peur des dieux, de la mort ou de la souffrance s’évanouit pour qui accède à la connaissance de la nature. Le plaisir n’apparaît plus comme l’objet d’une quête toujours vaine et insatiable, mais se cultive avec simplicité. Le bonheur est alors à portée de main…
Le sage stoïcien n’a rien d’extraordinaire ou d’inaccessible. C’est d’abord un homme qui a su se libérer du fardeau des illusions pour vivre conformément à la nature et être enfin libre.
Y aurait-il deux vérités : l’une issue de la foi, l’autre de la raison ? Non, explique Averroès, la vérité est une et cohérente. Et la loi divine enjoint l’homme à user de l’intellect.
L’homme a accès à la vérité et la foi ne saurait aller contre la raison. Fort de ces convictions, Thomas d’Aquin soutient qu’une partie du contenu de la foi chrétienne peut faire l’objet d’une démonstration rationnelle.
Machiavel prodigue ses recommandations aux princes comme aux peuples tout en livrant une description sans fard des conflits humains. L’art politique consiste à dompter la fortune en combinant la ruse et la force.
Esprit libre, Montaigne n’entend pas livrer une pensée toute faite. S’il écrit, c’est pour discipliner son esprit et se construire lui-même. Il invente ce faisant un genre philosophique qui connaîtra une grande fortune : l’essai.
Le bien n’est pas une valeur surplombante qui permettrait de juger nos actes. Il est le bon, ce qui nous procure de la joie. Tel est le scandale de la philosophie de Spinoza qui offre non pas une morale du devoir mais une éthique de la joie.
En cette seconde moitié du 17e siècle, un philosophe britannique fait souffler sur la pensée un vent de modernité. Contre le pouvoir arbitraire, il affirme les droits fondamentaux de l’individu. Et sa réflexion sur l’esprit humain quitte le champ de la spéculation pour s’inspirer des sciences expérimentales.
Philosophe, juriste et mathématicien, Leibniz s’attache à résoudre le chaos apparent du monde sans pour autant nier sa complexité. Hommes, plantes, poissons ou anges, chaque être de l’univers constitue un point de vue unique et agissant sur le monde.
Les sociétés modernes ont dépravé l’homme et dissimulé sa vraie nature. Rousseau entend la redécouvrir par le détour de la fiction. Il peut alors jeter les bases d’un ordre politique où l’homme ne renonce pas à sa liberté.
L’ignorance, le mal, la mort… La finitude humaine n’est pas pour Kant un défaut mais le point de départ de sa philosophie. Il repense ainsi morale, droit et politique en les fondant non pas sur un ordre transcendant, mais sur des principes que les hommes imposent à leur propre volonté.
Promouvoir le bonheur de tous, telle est la finalité de l’utilitarisme. Il propose une morale rationnelle à la fois individuelle et collective, pour évaluer les actions de chacun et plus largement les choix sociaux et politiques.
L’œuvre de Marx débute par une critique sévère de la philosophie. Mais sa tentative pour édifier une théorie de l’histoire, du capitalisme et de ses crises restera fortement imprégnée de deux exigences philosophiques : l’esprit de système et l’esprit critique.
En valorisant la raison et en rejetant les passions, l’Occident n’a cessé de nier le caractère chaotique et irrationnel de la réalité. Par-delà bien et mal, Nietzsche dénonce les idéaux morbides de notre civilisation.
Défaire les liens avec le corps, relier harmonieusement les citoyens dans la cité ou les parties de l’âme entre elles… Qu’il soit question de connaissance, de morale ou de politique, la philosophie platonicienne apparaît comme une recréation de liens.
Il est vain de faire plus quand on peut faire moins, soutient Guillaume d’Occam. Le défenseur de la parcimonie impose les rigueurs de l’analyse logique à la philosophie. Et même au pouvoir du pape...
Le pouvoir est le concept clé de la philosophie de Hobbes. Pour échapper à la guerre de tous contre tous, les hommes instituent un pouvoir politique absolu. Ainsi peuvent se maintenir la paix et l’ordre social.