Archives mars 2019
Tous les articles parus sur scienceshumaines.com en mars 2019.
William Beveridge (1879-1963) L'État comme service social
La publication en 1942 du rapport Beveridge, du nom du haut fonctionnaire britannique qui en fut l’auteur, est considérée comme l’acte de naissance de l’État-providence à l’anglaise.
Rosa Luxemburg (1871-1919) Une économiste au service de la révolution
Première femme à s’être démarquée en tant qu’économiste, Rosa Luxemburg est une militante qui dévoile les contradictions du capitalisme à l’ère des monopoles.
Wesley Clair Mitchell (1874-1948) Les cycles des affaires
Figure du courant institutionnaliste, Wesley Mitchell analyse les données statistiques pour expliquer les fluctuations économiques.
Rudolf Hilferding (1877-1941) Le capital financier
Rudolf Hilferding est le premier marxiste à adapter les théories du Capital aux évolutions économiques du 20e siècle, c’est-à-dire au développement massif du capital financier.
Arthur Cecil Pigou (1877-1959) L'économie du bien-être
Disciple d’Alfred Marshall, Arthur Pigou fonde un nouveau champ d’étude qui examine le lien entre la satisfaction des individus et les grandes variables économiques.
Bertil Ohlin (1899-1979) Eli Filip Heckscher (1879-1952) Le commerce international
Cent ans après les travaux de David Ricardo, les économistes suédois Eli Filip Heckscher et Bertil Ohlin tentent de prouver la supériorité du libre-échange et les bénéfices de la spécialisation.
Ludwig von Mises (1881-1973) La praxéologie
Considéré comme le chef de file de l’école autrichienne, Ludwig von Mises développe la « praxéologie », soit une théorie générale de l’action humaine justifiant le libéralisme économique.
John Maynard Keynes (1883-1946) Un penseur global
En inventant les bases de la macroéconomie, John Maynard Keynes renouvelle profondément l’économie politique. Contre les théoriciens du « laisser-faire », il prône une intervention active de l’État.
Joseph Aloïs Schumpeter (1883-1950) La dynamique du capitalisme
Les innovations techniques et le rôle des entrepreneurs : tels sont, selon Joseph Schumpeter, les facteurs fondamentaux de l’évolution sur le long terme des régimes capitalistes.
Karl Polanyi (1886-1964) L'économie encastrée dans la société
En considérant l’économie sous un angle sociohistorique, Karl Polanyi montre que le marché doit être subordonné à la société, et non l’inverse.
Piero Sraffa (1898-1983) Produire a un coût
En réaction aux thèses néoclassiques, Piero Sraffa développe une nouvelle théorie de la valeur, fondée sur les coûts techniques de production.
Friedrich von Hayek (1899-1992) Éloge de la dérégulation
Connu comme l’ennemi intellectuel de Keynes, Friedrich Hayek consacre sa vie à défendre le libéralisme contre le socialisme et l’intervention de l’État. La justice sociale est pour lui une chimère ; le marché, le seul bon repère.
Michal Kalecki (1899-1970) L'impossible égalité capitaliste
Le capitalisme, selon Michał Kalecki, peut être durable s’il redistribue les richesses selon des principes égalitaires. Un horizon illusoire tant que la classe dominante protège ses intérêts.
Roy Forbes Harrod (1900-1978) La croissance peut-elle être stable ?
Dans la lignée des travaux de Keynes, Roy Forbes Harrod a défini les conditions d’une croissance stable. Son modèle le montre : c’est une mission quasi impossible.
Joan Robinson (1903-1983) Haro sur l'orthodoxie
Peu de femmes se sont imposées dans le monde très masculin des économistes. Joan Robinson est de celles-là : avec une ironie mordante, elle s’est attaquée à la plupart des concepts du modèle néoclassique.
François Perroux (1903-1987) L'économie à visage humain
Inspiré par Joseph Schumpeter et Karl Marx, François Perroux se dresse contre l’asservissement de l’homme par le système capitaliste. Il propose d’en contenir les méfaits grâce à un État fort, capable de mettre l’économie au pas.
John Hicks (1904-1989) La synthèse néoclassique
Prix Nobel en 1972, John Hicks synthétise les approches keynésienne et néoclassique. Il élabore le modèle IS-LM qui deviendra l’un des fondements de la macroéconomie moderne.
Paul Samuelson (1915-2009) Le dernier généraliste
Commerce international, théorie du consommateur, synthèse néoclassique... Dans presque tous les domaines de l’économie, le néokeynésien Paul Samuelson est parvenu à se distinguer grâce à une méthode privilégiant la formalisation mathématique.
Wassily Leontief (1906-1999) Le commerce vu d'en haut
En inventant le « tableau entrées-sorties », Wassily Leontief a permis de représenter l’ensemble des interactions régissant les différentes branches d’industrie. Par son regard macroéconomique, il a affiné l’analyse du commerce international.
Jean Fourastié (1907-1990) Prophète des Trente Glorieuses
Économiste libéral, Jean Fourastié a marqué de sa pensée la science économique du 20e siècle et continue d’être cité pour la validité de certaines de ses prédictions.
John Kenneth Galbraith (1908-2006) Le pouvoir des grandes firmes
Dans ses très nombreux ouvrages ou sur la scène politique, J. K. Galbraith a produit une critique acérée du capitalisme américain. Avec pour objet d’étude les deux grands enjeux de son temps : les géants industriels et l’État-providence.
Nicholas Kaldor (1908-1986) Les quatre piliers du développement
Un taux de croissance élevé, le plein-emploi, une balance commerciale excédentaire et la stabilité des prix : tels sont, selon le post-keynésien Nicholas Kaldor, les quatre objectifs que doivent viser les politiques économiques.
Ronald Coase (1910-2013) Pourquoi des entreprises ?
Ronald Coase interroge l’existence des firmes, vues comme une anomalie par les économistes classiques. Il démontre que leur présence relève d’une volonté de minimiser les coûts en évitant de recourir systématiquement au marché.
George Stigler (1911-1991) Requiem contre l'État-providence
L’individu rationnel profite des allocations offertes par l’État pour servir ses propres intérêts, avance George Stigler. En digne représentant de l’école de Chicago, il soutient que le marché est la seule force de régulation valable.
Maurice Allais (1911-2010) Les failles de l'économie de la décision
Premier Français à avoir obtenu le prix Nobel d’économie en 1988, Maurice Allais montre qu’en situation d’incertitude, les individus n’ont pas toujours une préférence conforme à la théorie.
Arghiri Emmanuel (1911-2001) Les échanges inégaux
Les employés du Nord jouissent de salaires élevés par lesquels ils exploitent indirectement les travailleurs du Sud, affirme Arghiri Emmanuel. Une inégalité révélatrice de la violence du commerce international.
Milton Friedman (1912-2006) La liberté avant tout
Figure incontournable de l’école de Chicago, Milton Friedman défend le libéralisme et le capitalisme de marché. L’économie peut selon lui être régulée par un contrôle de la monnaie et en lissant l’analyse des revenus.
Charles Bettelheim (1913-2006) Pour une planification graduelle
Inspiré par les expériences socialistes à l’étranger, le marxiste français Charles Bettelheim plaide pour un passage graduel à l’économie planifiée. Il s’oppose au mythe d’une révolution immédiate de l’économie.
Herbert Simon (1916-2001) Une nouvelle rationalité
Prix Nobel d’économie en 1978, Herbert Simon remet en question la fiction de l’homo œconomicus et avance l’idée de rationalité limitée chez les agents économiques.
James Tobin (1918-2002) Taxer la finance
Inventeur de la taxe sur les transactions financières, James Tobin se décrit comme un social-démocrate convaincu, partisan farouche du libre-échange.
James M. Buchanan (1919-2013) Gordon Tullock (1922-2014) La théorie des choix publics
Au carrefour de la science politique et de l’économie, la théorie des choix publics tente d’expliquer les limites de la démocratie : les électeurs votent comme ils font leur marché…
Douglass North (1920-2015) Repenser l'histoire économique
En privilégiant leur intérêt personnel, les individus déterminent le modèle économique de leur temps, affirme Douglass North. Une trajectoire que seules les institutions peuvent infléchir.
Kenneth Arrow (1921-2017) Gérard Debreu (1921-2004) À la recherche de l'équilibre général
En démontrant qu’elle s’équilibre elle même, Kenneth Arrow et Gérard Debreu soutiennent que l’économie de marché est supérieure à toutes les autres formes d’échange.
Richard Easterlin (1926-) L'économie du bonheur
L’argent fait-il le bonheur ? Non ! répond Richard Easterlin, qui démontre qu’à long terme l’augmentation du revenu ne rend pas plus heureux.
Clément Juglar (1819-1905) Nikolaï Kondratieff (1892-1938) Les cycles économiques
Analyser les fluctuations économiques grâce aux statistiques, tel est le parti pris de Clément Juglar et Nikolaï Kondratieff.
Vernon Smith (1927-) L'économie expérimentale
Soucieux de vulgariser les théories économiques auprès de ses étudiants, Vernon Smith procède à des expérimentations sous forme de jeux de rôle pour comprendre les différentes structures de marché.
John Forbes Nash (1928-2015) Choisir à l'aveugle
Comment une entreprise fixe-t-elle le prix d’une marchandise sans connaître la stratégie de ses concurrents ? En identifiant un équilibre mathématique qui s’établit dans ce genre de situations non-coopératives, John Nash a apporté une contribution fondamentale au domaine de la théorie des jeux.
Richard R. Nelson (1930-) Sidney Winter (1935-) Le modèle évolutionniste
Richard Nelson et Sydney Winter tentent de repenser la dynamique économique sur une base évolutionniste : les entreprises y apparaissent comme des organismes vivants cherchant, pour survivre, à innover dans un environnement changeant.
Gary Becker (1930-2014) La théorie du capital humain
Gary Becker transpose à l’ensemble des comportements humains la théorie néoclassique de l’individu rationnel et calculateur. Ainsi, il élargit le cadre de l’analyse économique à certains faits sociaux, comme l’éducation ou le mariage.
Samir Amin (1931-2018) Émanciper le tiers-monde
Les pays du Sud gagneraient à se détacher des grands centres capitalistes, pour se concentrer sur leurs propres voies de développement, affirme Samir Amin, tiers-mondiste convaincu.
Amartya Sen (1933-) L'économiste humaniste
Marqué par son enfance difficile en Inde, Amartya Sen cherche à mettre l’économie au service du bien-être. Loin des impératifs de richesse et de compétitivité, il promeut une discipline guidée par l’éthique.
Elinor Ostrom (1933-2012) La gouvernance des communs
Première femme à obtenir le prix Nobel d’économie en 2009, Elinor Ostrom a consacré sa carrière à l’étude des biens communs.
Daniel Kahneman (1934-) Un psychologue en économie
Daniel Kahneman s’intéresse aux processus cognitifs qui sous-tendent la prise de décision économique : recherche de la satisfaction, aversion au risque, etc.
Robert Emerson Lucas (1937-) Thomas Sargent (1943-) La nouvelle macroéconomie classique
Parce qu’elles sont prévisibles par les agents, les politiques monétaires et budgétaires ont toutes les chances d’être inefficaces, voire désastreuses selon Robert Emerson Lucas et Thomas Sargent.
Michel Aglietta (1938-) Robert Boyer (1943-) La théorie de la régulation
Depuis les années 1970, Michel Aglietta et Robert Boyer s’efforcent de comprendre les crises du capitalisme. Leur approche, d’inspiration marxiste, avance qu’il existe plusieurs formes de capitalismes, chacune caractérisée par un système institutionnel.
Olivier Favereau (1945-) André Orléan (1950-) L'économie des conventions
André Orléan et Olivier Favereau sont les principaux représentants de l’économie des conventions, qui s’oppose à la théorie néoclassique sur deux points : le postulat d’une rationalité individuelle parfaite et celui d’expansion de la logique marchande à l’ensemble des relations sociales.
George Akerlof (1940-) Michael Spence (1943-) L'asymétrie d'information
Dans l’achat d’une voiture d’occasion ou l’embauche d’un salarié, les agents impliqués ne disposent pas tous de la même information. George Akerlof et Michael Spence analysent ces situations et précisent leurs effets négatifs sur le marché.
Joseph Eugene Stiglitz (1943-) Nobel rebelle
Économiste en chef de la Banque mondiale, Joseph Stiglitz choisit à partir de 2000 d’entrer en guerre contre les grandes institutions internationales, la monnaie unique en Europe ou encore les politiques d’austérité.