Archives octobre 2024

Les actes antisémites en France sont en nette augmentation depuis un an, sur fond de guerre entre Israël et le Hamas. La gauche est accusée de mettre de l'huile sur le feu, tandis que l'extrême droite est moins dénoncée que par le passé. Comment expliquer ce déplacement ?

L’éducation devrait enseigner la complexité et les contradictions de la connaissance, permettant une meilleure compréhension d’autrui et du monde.

Dans les années 1970, l’histoire de l’éducation se constitue en champ de recherche spécifique, à la faveur de travaux qui posent un regard critique sur l’institution scolaire.

De la psychologie cognitive aux neurosciences, les connaissances sur l’enfant ont beaucoup progressé depuis le 20e siècle. De quoi faire bouger les lignes en matière d’éducation ?

Depuis une dizaine d’années, les recherches en psychologie cognitive, aidées des neurosciences, ont apporté de nouvelles connaissances sur le fonctionnement du cerveau et sur la manière dont les enfants apprennent.

Comment analyser et faire progresser l’action publique ?

Très nombreux au sein des universités, les laboratoires de recherche sur l’éducation couvrent des domaines variés. Dans l’impossibilité de les citer tous, en voici quelques exemples.

Les performances des élèves dépendent-elles du regard que l’enseignant leur porte ? L’« effet Pygmalion » compte parmi les hypothèses les plus controversées de l’histoire des sciences humaines.

Ce pionnier des sciences cognitives plaidait pour une psychologie culturelle qui ne se limite pas aux seuls aspects logiques de la pensée. Une de ses préoccupations majeures a été d’appliquer ses recherches à l’école.

Le QI ne mesure pas l’intelligence, mais seulement l’une d’entre elles. La théorie des intelligences multiples a été accueillie comme le messie par la communauté des éducateurs, et reste très influente quarante ans plus tard.

Ce psychologue canadien a élaboré une théorie résolument optimiste qui mise sur la confiance en soi pour développer ses compétences.

Protecteur des orphelins, ce pédagogue juif polonais profondément convaincu que l’enfant a le droit d’être respecté en tant que tel, énoncera, le premier l’idée de « droits de l’enfant » qu'il mettra en application jusque dans le ghetto de Varsovie.

Les Propos sur l’éducation du philosophe Alain sont devenus la référence du courant néorépublicain, opposé au « pédagogisme ». Mais ce penseur, pour qui l’éducation devait mener à la paix et au bonheur, avait aussi des idées très progressistes.

Prix Nobel de littérature, ce poète fut aussi un grand pédagogue, qui voulait éduquer les populations rurales, en alliant le respect des traditions indiennes à la modernité.

Philosophe des sciences épris de poésie, Gaston Bachelard affirme que la connaissance progresse par rupture. En conséquence, apprendre consiste à identifier ses erreurs pour mieux les dépasser.

Formés dans les écoles normales, les instituteurs de la IIIe République sont animés par un esprit missionnaire et une vocation inébranlable, pour promouvoir les valeurs patriotiques et citoyennes.

Connu pour sa contribution essentielle à la psychométrie, ce psychologue français a proposé une approche novatrice de l’intelligence et de ses possibilités de développement.

Dans la seconde moitié du 20e siècle, Jean Piaget devient le grand psychologue de l’enfant, grâce à sa formulation des stades de développement de l’intelligence. Même si celle-ci est aujourd’hui invalidée par les recherches récentes, il reste celui qui a montré le rôle interactif de l’inné et de l’acquis.

Freinet est à la fois le pédagogue français le plus célèbre et le plus mal connu. Soucieux de respecter l’intérêt de l’enfant, il mit au point des techniques originales que ses successeurs ont adaptées aux évolutions de la société.

Blessé durant la guerre de 1914-1918, c’est pour faire face à son invalidité que Célestin Freinet sera amené à inventer ses méthodes novatrices en même temps qu’« une autorité de compétence ».

Aujourd’hui considéré comme l’un des plus influents penseurs du développement de l’enfant, ce psychologue soviétique a mis l’accent sur le rôle des médiations sociales dans les processus d’apprentissage.

Maître-penseur du comportementalisme, Skinner fut l’inventeur de l’enseignement programmé, dans lequel chaque élève apprend en modifiant son comportement en fonction des retours positifs ou négatifs de l’environnement.

Dans les années 1970, en pleine ébullition contestataire, Ivan Illich se livre à une critique radicale de l’école. Considéré comme utopique, son livre est loin d’avoir perdu toute sa pertinence, comme le montre le retour en grâce dont l’auteur est l’objet depuis les années 2000.

En dévoilant le rôle de l’école dans les inégalités scolaires, Les Héritiers puis La Reproduction ont exercé un impact majeur sur la recherche et les politiques d’éducation.

« Il faut cinquante ans pour faire un homme », disait Platon. Mélangeant classicisme et une modernité parfois étonnante, ce philosophe grec élabore dans son Académie un programme d’étude pantagruélique, réservé aux âmes bien nées de la cité.

Fondateur du système éducatif de la Chine impériale, Confucius a dessiné les contenus d’une éducation morale et intellectuelle qui a réglementé l’ensemble des rapports sociaux durant plus de deux millénaires.

Rhétorique, géométrie, musique… Le Moyen Âge a dispensé un enseignement intellectuel exigeant et parfois audacieux, malgré la surveillance des autorités religieuses. Seule cependant une petite élite aristocratique y accédait.

La Renaissance se caractérise par un retour aux auteurs grecs et latins, références indispensables à l’honnête homme. Mais, pour Montaigne, ce savoir ne vaut que s’il s’enracine dans la vie et aide à s’y orienter.

Théologien protestant, ce grand pédagogue a inspiré toute l’Europe du 17e siècle. Auteur d’un système complet d’éducation, il est considéré comme le précurseur d’un enseignement universel et démocratique.

L’ouverture des collèges jésuites, au milieu du 16e siècle, est un événement majeur de l’histoire de l’éducation, qui va façonner les élites sociales pendant deux siècles.

L’esprit est une table rase : les idées innées n’existent pas, elles naissent de l’expérience sensible. Considéré comme le pédagogue le plus important de l’histoire anglaise, John Locke propose une théorie empiriste de la connaissance.

Avec son traité d’éducation, Jean-Jacques Rousseau initie la révolution copernicienne qui a mis l’enfant au centre du processus éducatif. Il reste l’indétrônable inspirateur du courant de l’éducation nouvelle.

Durant la Révolution française, Condorcet présente un projet d’instruction publique nourri par la philosophie des Lumières, qui pose les bases d’une école républicaine et laïque.

En tentant d’éduquer le jeune Victor, retrouvé abandonné nu dans une forêt et qualifié d’idiot incurable par la médecine officielle, le docteur Itard a été le précurseur de l’enseignement spécialisé.

Pour les évolutionnistes du 19e siècle, la pédagogie devait favoriser le développement naturel de l’enfant, étape par étape. Ce courant scientifique pionnier prônait une rénovation de la pédagogie et la promotion des méthodes actives.

Pour John Dewey, figure de la philosophie pragmatiste, la connaissance vient de l’expérience. Il fut le promoteur outre-Atlantique de l’éducation nouvelle et de ses méthodes, qu’il considérait comme nécessaire à la démocratie.

Médecin, philosophe, psychologue, Maria Montessori fut aussi une grande pédagogue très en avance sur son temps. Le succès actuel des écoles qui se réclament de son nom témoigne de la pertinence de ses idées.