Dossier
Les grands penseurs des sciences Humaines
Les articles du dossier
Adam Smith (1723-1790) De la morale à l'économie
Adam Smith est souvent désigné comme le théoricien du libéralisme, qui incarnerait la foi dans les vertus du marché. On découvre aujourd’hui une autre facette de son œuvre : la philosophie morale.
Jules Michelet (1798-1874) L'invention de l'histoire nationale
De 1831 à 1867, soit près de quarante années de travail, Jules Michelet rédige une monumentale Histoire de France qui marquera les mémoires. Elle décrit la longue avancée d’un peuple vers sa liberté et contre la fatalité. Ce faisant, il crée un genre d’histoire promis à un grand avenir.
Alexis de Tocqueville (1805-1859) Concilier égalité et liberté
En se penchant au chevet de la société américaine, Alexis de Tocqueville entrevoit l’avenir des démocraties et les dangers qui les guettent.
Charles Darwin (1809-1882) De l'animal à l'homme
« Tout dans la nature est le résultat de lois immuables », écrit Charles Darwin en 1871. C’est donc à l’une de ces lois, celle de la sélection sexuelle, que l’homme doit ses qualités les plus nobles.
Karl Marx (1818-1883) Le philosophe malgré lui
L’œuvre de Karl Marx débute par une critique sévère de la philosophie. Mais sa théorie matérialiste de l’histoire, du capitalisme et de ses crises restera la fille de deux exigences philosophiques : l’esprit de système et l’esprit critique.
Charles S. Peirce (1839-1914) Le triangle sémiotique
Charles Sanders Peirce, penseur d’une approche incarnée du signe, et contributeur du pragmatisme philosophique, a laissé derrière lui une œuvre qui participe de toutes les théories modernes de la connaissance.
Émile Durkheim (1858-1917) Le père de la sociologie française
En développant une méthode d’étude des faits sociaux, Émile Durkheim institue une nouvelle discipline, la sociologie, dont l’un des objectifs affirmés est de réformer la vie sociale.
Sigmund Freud (1856-1939) La psychanalyse : origine, théorie, pratique
La psychanalyse désigne à la fois un mode d’exploration de l’inconscient. Elle devient ensuite une technique thérapeutique et une nouvelle théorie du psychisme humain, fondée sur l’idée d’un inconscient dominé par la pulsion sexuelle.
Max Weber (1864-1920) Une méthode compréhensive
Max Weber a conçu une approche compréhensive de la réalité en considérant les choses comme des « actions sociales ». De là résultent sa méthode des idéaux-types, les formes de domination, la rationalisation de la société… Autant de concepts pionniers de la sociologie.
William James (1842-1910) La psychologie en Amérique
Médecin, philosophe, pionnier du pragmatisme, ce fondateur de la psychologie américaine s’est intéressé à la mémoire comme aux émotions, à la psychophysiologie comme au paranormal, à la conscience ordinaire comme aux faits religieux.
Ferdinand de Saussure (1857-1913) Le tournant de la linguistique moderne
Ses prédécesseurs en recherchaient la généalogie. Ferdinand de Saussure montrera que les langues sont des systèmes à double articulation : celle du matériau sonore et celle des unités de sens.
John B. Watson (1878-1958) Une science du comportement
Peut-on développer une psychologie scientifique en faisant l’impasse sur la pensée ? À cette question, John B. Watson répond par l’affirmative, et installe le béhaviorisme pour plusieurs décennies.
Ludwig Wittgenstein (1889-1951) La voie du langage
Nous ne pouvons pas penser le monde hors du langage. Fort de cette conviction, Ludwig Wittgenstein entend déjouer les pièges du langage quand il tourne à vide et montre une nouvelle manière de pratiquer la philosophie.
Marcel Mauss (1872-1950) La force du don
Si je vous invite à boire un verre, pourquoi m’en offrez-vous un autre ? Cette question faussement naïve est à l’origine de l’un des textes les plus lus et les plus commentés du répertoire anthropologique français. « Essai sur le don » de Marcel Mauss a ouvert une discussion qui, depuis 1925, ne s’est pas refermée.
Vere Gordon Childe (1892-1957) La révolution néolithique
En trente ans et une vingtaine de livres, Vere Gordon Childe a fixé l’un des repères les plus durables de la préhistoire et changé le regard des archéologues sur leur façon de reconstruire l’aventure humaine.
Carl Schmitt (1888-1985) Le droit du plus fort
« La nécessité n’a pas de loi » : cet adage a de tout temps justifié la faculté pour le souverain de s’attribuer des pouvoirs exceptionnels lors de périodes de troubles. À partir cet état d’exception, Carl Schmitt propose en 1922 une analyse pénétrante des relations entre droit et pouvoir.
Karl Popper (1902-1994) Qu'est-ce que la science ?
Nous ne pouvons que débusquer l’erreur, jamais démontrer une vérité. Le chantre du rationalisme critique qu’est Karl Popper applique ce principe à la démarche scientifique, mais aussi à la réflexion politique.
Lev Vygotski (1896-1934) La pensée, le langage et l'enfant
Le développement de l’enfant ne procède pas de l’individuel vers le social, mais du social vers l’individuel. Telle est l’une des thèses développées par Lev Vygotski qui reste une référence pour la recherche pédagogique.
Margaret Mead (1901-1978) Le poids de la culture
Figure de proue du culturalisme, Margaret Mead, dans une célèbre étude sur les îles Samoa, décrit un exemple de société tolérante, échappant aux affres de l’adolescence. Une controverse a par la suite remis en cause son travail.
Jean Piaget (1896-1980) Les stades de l'intelligence
Jean Piaget a tiré sa théorie des stades de l’intelligence de son travail expérimental avec des enfants. Son œuvre, bien que souvent contestée aujourd’hui, a jeté les bases de la psychologie du développement cognitif.
John M. Keynes (1883-1946) L'État au secours de l'économie
En justifiant les interventions régulatrices de l’État sur le marché, John M. Keynes a profondément influé sur les politiques économiques du monde libre de 1945 à 1980.
Norbert Elias (1897-1990) La civilisation par les moeurs
Les gestes de pudeur et la pacification des mœurs sont, selon Norbert Elias, les signes visibles du processus de civilisation qui affecte l’Europe depuis la Renaissance. Une thèse qui a traversé tout le 20e siècle.
Friedrich Hayek (1899-1992) Le renouveau libéral
D’adversaire isolé de toute forme d’économie planifiée, l’économiste Friedrich Hayek deviendra, après 1974, le théoricien le plus écouté du nouveau libéralisme.
Kurt Lewin (1890-1947) La dynamique de groupe
Au cours des années 1940, le psychologue Kurt Lewin inaugure l’étude expérimentale de la dynamique des groupes. Des recherches qui ouvrent la voie aux sciences du management.
Joseph A. Schumpeter (1883-1950) La dynamique du capitalisme
Joseph A. Schumpeter reste surtout l’homme d’une idée : celle de la capacité des crises économiques à créer du neuf en détruisant de l’ancien. Mais son goût pour l’innovation ne lui soufflera pas toujours des prédictions exactes.
Gregory Bateson (1904-1980) Une écologie de la communication
Gregory Bateson est le fondateur de l’école de Palo Alto (Californie), creuset d’une intense réflexion sur les interactions sociales, la communication et les thérapies familiales.
Noam Chomsky À la recherche de la grammaire universelle
En 1957, Noam Chomsky révolutionnait la linguistique avec son programme de grammaire générative. Qu’en reste-t-il soixante ans plus tard ?
Hannah Arendt (1906-1975) Penser les maux de la modernité
« Passagère du 20e siècle », la philosophe allemande Hannah Arendt a caractérisé l’essence des totalitarismes, mis le doigt sur les défauts de la société de consommation et cherché l’origine du mal absolu.
Erving Goffman (1922-1982) La dramaturgie de la vie quotidienne
Pour le sociologue canadien, la vie sociale est comme une scène où nous sommes en représentation et où nos interactions sont gouvernées par des rituels.
Herbert A. Simon (1916-2001) La rationalité limitée
Nos choix sont moins rationnels que raisonnables, dit Herbert A. Simon. Il pose ainsi les jalons d’une nouvelle science de la décision.
Claude Lévi-Strauss (1908-2009) Le plus philosophe des ethnologues
Claude Lévi-Strauss rencontre en 1942 le linguiste Roman Jakobson qui provoque chez lui une « illumination » dont il a tiré depuis une œuvre, une méthode, une vision des cultures humaines, en même temps qu’il introduisait le structuralisme dans les sciences sociales.
Konrad Lorenz (1903-1989) Naissance de l'éthologie
Fin observateur des conduites animales, Konrad Lorenz théorise les comportements instinctifs. Il tentera ensuite d’appliquer ses découvertes à l’être humain, ce qui suscitera de vifs débats.
Pierre Bourdieu (1930-2002) Le maître à penser
Personnage majeur de la sociologie, Pierre Bourdieu a initié une œuvre qui irrigue toutes les sciences sociales. Car si la culture et les inégalités sont ses thèmes fondamentaux, il a su étendre sa réflexion dans de multiples directions.
Paul Lazarsfeld (1901-1976) L'influence des médias
Le sociologue américain Paul Lazarsfeld a développé les grandes enquêtes sur l’influence des médias et les choix électoraux. Il a démontré que les proches jouent un rôle plus marqué que les médias dans la formation des opinions individuelles.
Peter Berger et Thomas Luckmann L'homme est une production sociale
Peter L. Berger et Thomas Luckmann partent de la vie quotidienne et de la connaissance ordinaire pour expliquer comment le monde social est construit et reproduit.
Georges Dumézil (1898-1986) La clé des mythes indo-européens
En Inde comme à Rome et en Scandinavie, Georges Dumézil, linguiste, historien et mythologue, extrait des textes anciens la présence d’une même tripartition des dieux et des hommes. Il est, sans le reconnaître, l’un des bâtisseurs de l’analyse structurale.
John Rawls (1921-2002) En quête d'équité
En 1971, la parution de Théorie de la justice bouleverse la philosophie politique. John Rawls repense les principes de la justice sociale pour les accorder à la liberté des modernes.
Raymond Boudon (1934-2013) Logiques de l'individu
Pour Raymond Boudon, les phénomènes sociaux ne sont autres que l’agrégation de décisions individuelles obéissant à des motifs rationnels.
Stanley Milgram (1933-1984) Tous bourreaux ?
N’importe qui est-il capable de supplicier un innocent ? C’est ce qu’a montré, voici plus de cinquante ans, l’expérience sans doute la plus célèbre de toute l’histoire de la psychologie.
Edward O. Wilson (1929) Le social expliqué par l'évolution
La sociobiologie recherche dans les mécanismes de l’évolution l’explication des comportements sociaux des animaux et des humains. Définie en 1975 par Edward O. Wilson, cette discipline controversée a donné naissance à la psychologie évolutionniste.
Michel Foucault (1926-1984) L'histoire au service de la philosophie
En réécrivant l’histoire de la psychiatrie et de la justice pénale, Michel Foucault entreprend de montrer les liens entre savoir et pouvoir. Philosophe et intellectuel engagé, il s’érige en critique de tous les pouvoirs institués.
Michel Crozier (1922-2013) La vie des organisations
Michel Crozier est le fondateur, en France, de l’« analyse stratégique », expression qui désigne à la fois une approche sociologique et une méthode d’analyse des organisations.
Jürgen Habermas (né en 1929) La communication, fondement du social
Penser la nature de la raison moderne et les fondements de nos sociétés, telle était la mission de Jürgen Habermas, philosophe et sociologue de l’école de Francfort.
Paul Ricoeur (1913-2005) Expliquer plus pour comprendre mieux
Le réel ne peut se plier à une seule interprétation. D’où la nécessité pour Paul Ricœur d’un dialogue de la philosophie avec différentes sciences humaines, de l’histoire aux neurosciences.
Antonio Damasio (né en 1944) L'émotion, moteur de la raison
Pas de raison sans émotions, car ce sont elles qui nous guident vers les meilleurs choix. Cette thèse, énoncée en 1994 par Antonio Damasio, a bouleversé depuis la perspective des neurosciences cognitives, et bien d’autres champs du savoir aussi.
Amartya Sen (né en 1933) Repenser les inégalités
Richesse ou pauvreté ne se mesurent plus seulement au revenu. Les « capabilités » d’Amartya Sen ont transformé les règles de calcul du développement humain.
Edgar Morin (né en 1921) À l'assaut de la complexité
À travers sa « sociologie du présent » ou ses études anthropologiques, le monde social apparaît comme un système complexe où ordre et désordre, événements et tendances lourdes s’enchevêtrent.