Dossier
Réparer la planète
©Malerapaso
Plus les modèles prévisionnels se perfectionnent, plus les climato-sceptiques se font discrets dans le champ scientifique. Dans le champ politique, c’est une autre histoire. Les Donald Trump, Vladimir Poutine et autres Jair Bolsonaro, non contents de diriger des pays parmi les plus engagés dans des trajectoires climaticides, sont aussi les hérauts d’un antiécologisme virulent, qu’ils agitent autant par conviction que par bravade face à la communauté internationale. Les records de température ? L’érosion de la biodiversité ? La plastification des océans ? La belle affaire, semblent-ils rétorquer. Comme dans une tragédie, l’aveuglement de certains semble valider la fatalité du dénouement. Dans le rôle de Cassandre, des philosophes et des scientifiques ont pourtant, dès les débuts du 20e siècle, tenté d’attirer l’attention sur les mutilations que l’industrie et la guerre, opérant souvent de concert, faisaient courir à la planète. Ces précurseurs conjecturaient alors la possibilité d’un effondrement des écosystèmes. Leurs épigones commencent tout juste à être entendus.
Chez ceux qui prennent la menace au sérieux, il en est qui choisissent de construire des abris antiatomiques sous leur garage ; d’autres, plus optimistes, investissent leurs espoirs dans les promesses technophiles de la Silicon Valley. Mais entre le repli individualiste de la mouvance survivaliste et le scientisme des transhumanistes, il y a un monde. Le chemin de crête qui serpente entre ces deux abîmes fourmille de penseurs, de scientifiques et de citoyens convaincus qu’il faut agir. Ni unanimes sur les symptômes, ni catégoriques sur les remèdes, ces derniers sont pourtant d’accord sur un point : aucune main invisible ne guidera spontanément la planète sur la voie de la résilience. Des solutions doivent être inventées, discutées, expérimentées et mises en œuvre. Ce dossier vise à en présenter quelques-unes. Et à comprendre pourquoi elles peinent à émerger.
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Les articles du dossier
Requiem pour l'humanité ?
La planète courrait à sa perte, et Homo sapiens serait une espèce en sursis : ce qui n’était depuis quelques années qu’un bruit de fond est en passe de devenir un branle-bas assourdissant. Avant de céder à la panique, quelques dernières nouvelles du front climatique.
Anthropocène now ?
Depuis quelques années, il semble admis que nous soyons entrés dans une nouvelle période géologique, l’Anthropocène. Que recouvre cette notion, et que ne dit-elle pas ?
La galaxie des pensées écologistes
Aujourd’hui, chacun a son idée sur la manière dont la défense de l’environnement doit s’articuler avec nos modes de vie. Sur quelles questions les chapelles écologistes se divisent-elles ?
Le démon de « l'acrasie »
L’acrasie est un mot grec qui désigne le fait de vouloir une chose et de faire son contraire. On sait que l’on fonce vers l’abîme, mais on continue d’appuyer sur l’accélérateur. Pourquoi ?
Nourrir le monde autrement
Qu’elle soit « raisonnée », « biodynamique » ou « urbaine », l’agriculture n’a rien d’un bloc monolithe, et abonde de contre-modèles. Leur point commun : se démarquer du productivisme et répondre aux dégâts causés par l’agriculture intensive.
L'Île-de-France après l'effondrement...
Gestion de l’eau, développement des énergies renouvelables, mobilités douces… Dans une étude publiée en 2019, l’institut Momentum propose un scénario de relocalisation des activités franciliennes.
Les leçons du passé
Face aux périls du 21e siècle, l’histoire peut-elle nous offrir des solutions ? Oui, affirme Jared Diamond en revisitant les effondrements de civilisations.
Quand les citoyens prennent les choses en main
Face à l’inaction ou à l’impuissance des institutions politiques traditionnelles, des initiatives citoyennes se développent pour lutter contre le gaspillage, la malbouffe, ou pour promouvoir les énergies renouvelables. Peuvent-elles changer la donne ?