Comment apprend-on à parler ?
La force des interactions sociales
Comment les langues évoluent
Dossier
Les bébés maîtrisent leur langue en un temps record, bien plus vite que les adultes lorsqu’ils s’essaient aux langues étrangères. Comment expliquer la rapidité de cet apprentissage ? Quels sont les mécanismes cognitifs à l’œuvre ? Quelle est l’influence des autres et plus généralement du contexte dans lequel les enfants grandissent ? Comme le montre ce dossier, les recherches récentes en sciences du langage ont dépassé la querelle de l’inné et de l’acquis au profit d’une vision médiane ou « interactionniste » : parler s’apprend au fil de relations complexes entre ce qu’un tout-petit peut et ce qu’il perçoit dans son environnement – le comportement des adultes comme celui d’autres enfants par exemple. Même des troubles du langage ayant apparemment une origine physiologique n’ont pas les mêmes conséquences d’un milieu social à un autre. De fait, la parole ne se réduit pas au fait d’exprimer une pensée ; elle s’insère dans un ensemble de pratiques discursives et de codes sociaux. Elle est toujours en mouvement, susceptible d’évoluer au fil des générations, des époques et des environnements. Trop complexe pour se retrouver telle quelle dans la nature, chez d’autres espèces animales par exemple, mais aussi trop spontanée pour être rationalisée par une intelligence artificielle, elle garde encore une large part de mystère.
Comment apprend-on à parler ?
La force des interactions sociales
Comment les langues évoluent
Les théories sur l’acquisition du langage ont longtemps débattu du caractère inné ou acquis de cette faculté, avant d’adopter une position médiane, valorisant l’interaction et l’envie de communiquer du bébé.
Chaque langue porterait en elle une culture, une vision du monde, une façon de raisonner… Pourtant cette « relativité linguistique », dite aussi « hypothèse de Sapir-Whorf », est loin d’être aussi radicale.
Les parents ne sont pas les seuls à contribuer au développement du langage chez l’enfant. Leurs camarades ou les professionnels de la petite enfance, par exemple, jouent aussi un rôle important.
Si l’origine neurobiologique des troubles dys est bien établie, le rôle des facteurs sociaux et des inégalités dans les trajectoires individuelles reste mal connu.
L’écriture inclusive fait l’objet de vifs débats depuis 2017, mettant depuis peu l’accent sur le cas spécifique des dys (dyslexiques-dysorthographiques). Mais que sait-on réellement de leurs difficultés ?
Langage texto, néologismes, émojis : ces nouvelles pratiques mettent-elles vraiment la langue en danger ou témoignent-elles de sa vitalité ?
Ils sont capables de prouesses langagières, pourtant ni les uns ni les autres n’ont les mêmes usages que nous de la langue. Sans doute parce que l’expérience humaine qui motive la parole et donne sens aux mots leur est étrangère.