Un nouveau courant de pensée postule le longtermisme et affirme que notre priorité morale est d’œuvrer au bien-être des générations futures… Au risque de nuire aux générations présentes.
Un nouveau courant de pensée postule le longtermisme et affirme que notre priorité morale est d’œuvrer au bien-être des générations futures… Au risque de nuire aux générations présentes.
En dehors d’effets d’annonce assez peu crédibles, le mouvement transhumaniste maîtrise-t-il son projet ? Pousser les capacités de l’être humain au-delà de tout ce qui est aujourd’hui concevable mène-t-il à le dénaturer ? Ou bien n’est-ce que le prolongement de sa liberté ?
Stimuler le cerveau, le réparer, l’augmenter chez un individu sain…, ce n’est plus tout à fait de la science-fiction. Surtout quand les entreprises les plus intéressées par un tel marché s’appellent Google et Apple.
Longtemps dédaignées, les technologies sont devenues un objet philosophique à part entière. Toute la question est de savoir si elles permettent seulement d’accroître nos possibilités, ou si elles vont jusqu’à changer la nature humaine.
Les innovations médicales semblent ouvrir des perspectives grandioses sur la capacité de réparer le corps humain. Sauf que la santé n’est pas commandée par les seules innovations médicales.
Sisyphe est ce héros que les dieux de l’Olympe condamnèrent à pousser inlassablement le même rocher. Albert Camus y a vu le modèle de l’homme jeté dans un monde fait de répétition et d’absurdes activités. Qu’avait donc fait Sisyphe pour mériter ce châtiment ? La réponse fait de lui un héros transhumain.
Capturer l’intégralité de son existence et la stocker sur un disque dur ? Les technologies permettent déjà d’assouvir ce fantasme.
L’humain transformé par la technologie au point de devenir un « posthumain ». Cette hypothèse est maintenant prise très au sérieux.
Comment les élites vont-elles « dompter » les troupeaux humains du XXIe siècle ? Non par l’éducation morale mais par le recours à la biopolitique… Derrière la provocation explicite, Peter Sloterdijk lançait le débat sur le posthumain.
Dépasser notre nature, accroître notre longévité, démultiplier nos capacités mentales, tel a toujours été le désir des humains. Mais ces dernières décennies, les avancées de la culture numérique ont fait naître les ambitions les plus folles dans la galaxie transhumaniste…