« Savoir jouir loyalement de son être », ainsi se définit l’art de vivre de Montaigne qui suppose à la fois sens de l’improvisation et préparation. Pour tout dire, de l’à-propos.
Tous les articles parus sur scienceshumaines.com en mai 2016.
« Savoir jouir loyalement de son être », ainsi se définit l’art de vivre de Montaigne qui suppose à la fois sens de l’improvisation et préparation. Pour tout dire, de l’à-propos.
Liberté, bonheur : voilà les deux mamelles d’une éthique grand public qui collectionnent les succès de librairie. Des centaines de milliers de lecteurs – si ce n’est des millions – dévorent leurs essais : tour d’horizon des philosophes de l’art de vivre les plus lus de France.
Dans l’Antiquité, la philosophie était d’abord un mode de vie et non une simple construction théorique. Cette conception fait toujours sens. Ni verbiage ni recueil de recettes, la philosophie trouve sa voie dans l’articulation entre pensée et vie réelle.
La voie du bonheur véritable passe par la philosophie. Malheureusement, les hommes en font souvent peu de cas.
Comment atteindre le bonheur, autrement dit la tranquillité de l’âme ? Par la vertu, répondent les stoïciens, laquelle dépend de nous seuls. Et pour cela, il faut sans relâche étudier, méditer, mais aussi s’exercer pour apprendre à faire face à tout ce qui peut menacer notre sérénité.
Au moment où la philosophie grecque prend son essor, un phénomène similaire se produit en Asie. Les « sages » en Grèce trouvent un équivalent en Inde et en Chine : Confucius, Lao Tseu et Siddhartha (dit le Bouddha). Ils vont fonder les trois principales spiritualités asiatiques : le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme.
Quelle place la philosophie, la sagesse des hommes, peut-elle bien avoir face à la « sagesse de Dieu » ? La philosophie médiévale s’est beaucoup interrogée sur l’articulation entre philosophie et christianisme.
Intransigeants, Pascal et Kierkegaard font le choix de la vie chrétienne contre la vie mondaine. Nul besoin alors d’un art de vivre. La religion suffit.
Sans opposer l’âme et le corps, l’éthique de Spinoza nous invite à produire et entretenir les affects joyeux pour augmenter notre puissance d’agir.
La nature ne doit pas être un simple spectacle. C’est à elle que nous devons revenir et pour cela nous faire botanistes au sens plein du terme.
Pour Kant, la recherche du bonheur n’est pas le but de notre existence. La vie ne vaut d’être vécue que si elle s’efforce de faire le bien. C’est à cela que nous devons consacrer notre énergie.
Nous ne sommes que des pantins mus par un désir inextinguible, source de souffrance. Mais une vie heureuse reste possible.
Défenseur de l’idée de désobéissance civile, David Thoreau porte une forte exigence morale et un farouche attachement à la liberté. Son perfectionnisme moral offre en négatif une féroce critique du conformisme et de la soumission.
Depuis Platon, la philosophie, faussement désincarnée, est portée au mépris de la vie sensible. Nietzsche l’appelle au contraire à être affirmatrice et à nous réconcilier avec l’existence.
Et si la sculpture de soi avait un rapport avec le socialisme ? Un Karl Marx inconnu éclairé par le dandysme d’Oscar Wilde.
La philosophie peut nous aider à avoir une conduite de vie intelligente. Mais, pour John Dewey, il faut se garder d’ériger des principes absolus. C’est l’esprit expérimental qui doit nous guider.
La mort est l’horizon indépassable de toute vie. Comment les philosophes appréhendent-ils cette réalité ? Les positions divergent. Petit panorama.
Si, pour Sartre, nous devons nous engager dans la vie, ce n’est pas d’abord au nom de principes éthiques ou politiques, mais parce que nous sommes d’ores et déjà « embarqués ».
Contre toute attente, Cioran montre qu’un pessimisme radical peut être un mode de survie. Surtout quand on conjugue le désespoir et la lucidité avec le rire.
Inutile de chercher à donner un sens à la vie. Il n’y en a pas. Nous devons vivre avec l’absurde. Ce qui n’obère pour autant pas la possibilité du bonheur.
Ivan Illich mène une critique radicale du monde moderne qui asservit les individus, détruit les communautés et ruine l’environnement. Une société conviviale est possible dans laquelle chacun puisse vivre de manière à la fois frugale, libre et joyeuse.
C’est par un retour à la philosophie antique que Pierre Hadot et Michel Foucault repensent la philosophie comme outil de transformation de soi et du mode de vie. Mais ils s’éloignent l’un de l’autre quand il s’agit d’appréhender la place que peuvent vraiment jouer ces philosophies dans notre présent.
Figure de proue de la « deep ecology », Arne Næss appelle à reconnaître la valeur intrinsèque de tout être vivant. Ce qui doit conduire à transformer radicalement notre mode de vie pour qu’il soit plus respectueux des milieux naturels.
Abandonner le superflu, ne plus manger d’animaux…, autant de conclusions très concrètes auxquelles parvient le philosophe australien.
Comment vivre bien, si l’on ne parvient pas à mettre ses actes en conformité avec ses intentions et préférences ?
Rien ne sert de refuser la vulnérabilité humaine. Il faut donc plutôt apprendre à faire et à penser avec elle. Ce qui suppose d’accepter la place du corps et des émotions dans notre vie.
Mettant le corps au cœur de sa philosophie, Richard Shusterman nous invite à repenser l’usage et l’expérience que nous en faisons et à appréhender l’art autrement.
Ils sont des inconnus les uns pour les autres, mais ils ont écrit ensemble la plus grande encyclopédie du monde. Un tel projet coopératif n’aurait sans doute pu aboutir sans un surcroît de règles.
Des centaines de milliers de personnes se pressent, sans visa, aux portes de l’Europe. Un démographe analyse les différentes stratégies dont disposent les migrants pour obtenir l’asile. Quel avenir l’Union européenne leur réserve-t-elle ?
Le 23 février dernier, l’Académie de médecine rendait public son rapport sur le burnout. Le champ de la recherche médicale est ouvert !
Jaune, blanc, noir…, notre rire a non seulement différentes couleurs, il change aussi en fonction de l’âge, du sexe et des personnalités.
Souvent plus sensibles, inventifs et révoltés que les adultes, les adolescents sont aussi plus vulnérables aux troubles psychiques. La psychiatre et psychanalyste Marie Rose Moro fait le pari de leur créativité, puissant levier pour les aider à vivre et à se trouver.
C’est un fait : l’homme a développé des aptitudes affectives et cognitives qui le portent à coopérer, plus que toute autre espèce vivante, avec ses congénères. Y a-t-il une explication à cela ?