Des propriétaires inégaux

Les inégalités parmi les Français s'expriment, semble-t-il, beaucoup plus par la propriété que par leurs revenus. Selon les données 1992 de l'Insee, l'éventail de richesse des ménages français (en termes de patrimoine) varie de 25 000 F (pour les 10 % les moins fortunés) à 1,8 MF (pour les 10 % les plus fortunés).

Si (pour des raisons

de meilleure statistique)

on exclut ces deux extrêmes, on obtient alors une échelle qui varie de 1 à 75, qu'on comparera utilement à celle des revenus qui varie, elle, de 1 à 4 seulement. Conclusion : l'accumulation du patrimoine amplifie

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les inégalités de manière importante. Toutefois, sur

ces dix dernières années,

il apparaît que l'éventail

des fortunes s'est réduit « modestement » tandis que les écarts de revenus, eux, « redémarraient ». Comment cela est-il possible ?

François Guillaumat-Tailliet avance une hypothèse :

le renouvellement des générations a pu constituer un facteur de réduction

des inégalités de fortune.

La génération qui a le plus profité de la période de forte croissance parvient aujourd'hui à l'âge de la retraite, constituant, avec les ménages d'âge intermédiaire, la majeure partie des familles les mieux dotées. On assisterait donc à un resserrement provisoire des fortunes moyennes-supérieures, même si la situation des plus jeunes et des plus vieux est marquée, elle, par des disparités accrues de revenus et de fortune.