Histoire de la Shoah : quelles sont les différentes approches ?

Depuis les années 1950-1960, l’histoire de la Shoah a connu plusieurs développements, axés notamment sur la « machinerie » de destruction des Juifs. Un certain nombre d’historiens ont voulu cerner ses racines, en s’appuyant sur les archives laissées par le IIIe Reich. Pour Léon Poliakov, George Mosse ou Lucy Dawidowicz, l’idéologie antisémite des nazis demeure la clé principale d’explication. Au sujet du processus d’anéantissement, Karl Dietrich Bracher ou Raul Hilberg soulignent, eux, le rôle de la bureaucratie et de la structure autoritaire de l’État. Parmi les autres courants, l’historien allemand Götz Aly met en avant des explications matérielles : le pillage et la spoliation des biens juifs auraient permis de financer la guerre 1. Cependant, cette thèse reste très contestée par ses pairs qui relèvent des erreurs dans ses calculs ; selon eux, le poids des spoliations dans l’économie allemande n’aurait pas été aussi important. D’autres historiens, eux, se concentrent sur l’existence d’une décision de la « solution finale », par exemple Christian Gerlach qui fait remonter cet événement au 12 décembre 1941.