Albert Bandura. Comment cultiver le sentiment d'autoefficacité

Ce psychologue canadien a élaboré une théorie résolument optimiste qui mise sur la confiance en soi pour développer ses compétences.

Quel mélange de hasard, de circonstances favorables et de sentiment d’efficacité personnelle a-t-il permis à l’un des six enfants d’une famille venue d’Europe de l’Est, installée au fin fond de l’Alberta du Nord au début du 20e siècle, de devenir un des plus éminents psychologues jusqu’au début du suivant, selon une étude de la Review of General Psychology (2002) ?

D’abord, sans doute, l’autodétermination d’un père autodidacte, porteur d’un projet de vie et de promotion sociale, convaincu de l’importance de l’éducation, fortement engagé dans la vie démocratique locale. Ensuite, un encadrement scolaire nécessairement distant, vu l’époque et le lieu, mais paradoxalement porteur d’initiatives autodirigées chez les élèves. Puis la stimulation d’une communauté de jeunes qui ont relevé le défi de l’avenir improbable : l’accès à l’université. Et peut-être surtout la construction progressive par le jeune Bandura (1925-2021), à force de réussites scolaires, de modélisation et d’encouragements parentaux, d’une autoefficacité à toute épreuve…

Le jeune étudiant passe ainsi son doctorat à l’université d’Iowa en 1952, pour devenir professeur de psychologie à Stanford en 1964. Parmi les multiples responsabilités scientifiques et distinctions honorifiques qui égrènent sa longue carrière académique, notons simplement qu’Albert Bandura a été président de l’Association américaine de psychologie (AAP) et a reçu en 2016 des mains du président Obama la Médaille nationale de la science.