Trois questions à... Simha Arom

Fascinante musique pygmée

Il a fallu plusieurs années à l’ethnomusicologue Simha Arom pour décrypter la sophistication et les usages raffinés de la musique des Pygmées, qu’il a découverts lors d’un périple en Centrafrique.

Décrypter la musique africaine n’est pas une mince affaire ! Pour l’auditeur européen, il est difficile de s’y retrouver dans ces rythmes et mélodies complexes qui ne ressemblent en rien à nos airs traditionnels. C’est pourquoi ces musiques fascinantes sont devenues un terrain de prédilection pour les ethnomusicologues, qui n’ont pas hésité à délaisser le confort moderne des villes pour se rendre dans les villages africains les plus reculés.

Simha Arom a été l’un d’eux pendant plus de quarante années de recherche – un parcours singulier qu’il raconte avec talent dans son dernier livre La fanfare de Bangui. Itinéraire enchanté d’un ethnomusicologue (La Découverte, 2009). En 1963, alors corniste au sein de l’orchestre symphonique de la radio nationale israélienne, celui-ci se voit proposer par le ministère des Affaires étrangères de partir en Centrafrique.

En effet, le président du nouvel État, indépendant depuis peu, veut se doter d’une fanfare nationale et il cherche un expert pour former les jeunes Centrafricains. Il n’y aura jamais de fanfare… mais cet événement a joué un rôle de déclencheur pour S. Arom, qui lors de ce périple africain se découvre une nouvelle vocation : l’ethnomusicologie.