À Mâcon, en mai 2003, des lycéens sont accusés d’avoir racketté puis violé une femme de service travaillant dans leur établissement. Lors d’un interrogatoire de police, l’un d’entre eux finit par avouer les faits. Mais au terme d’un long procès (six ans), il apparaîtra que ceux-ci ont été inventés par la « victime » (qui n’en était pas à sa première fausse accusation). En mai 2009, un procès blanchira les jeunes accusés (1).
Des affaires de ce genre, où un innocent en vient à signer des aveux, ne sont pas si rares. En 1997, Daniel Williams est interrogé par la police après qu’on a découvert le meurtre de sa voisine Michelle Moore-Bosko. Il passe aux aveux et sera condamné. Mais quelques années plus tard, l’affaire est réouverte et un nouveau suspect est arrêté. Il s’agit de Joseph Dick qui, lui aussi, passe aux aveux, et déclare même avoir agi avec deux complices. Problème, au terme d’une longue investigation mené par l’Innocence Project, un groupe d’avocats qui se mobilisent pour défendre les innocents en prison, les quatre accusés seront innocentés et libérés. En France, le jeune Patrick Dils avait lui aussi avoué le meurtre de 2 jeunes garçons et fait dix-sept ans de prison avant que l’on découvre que le meurtrier en série Francis Heaulme rôdait dans les parages lors du meurtre.
Combien sont-ils, ces condamnés innocents et amenés à faire de faux aveux ? Selon une étude américaine, de 20 à 25 % des personnes disculpées après des analyses ADN avaient auparavant été conduites à faire de faux aveux (2). L’Innocence Project a été capable d’innocenter plus de 200 personnes condamnées à tort. 49 d’entre elles avaient avoué un crime dont on sait aujourd’hui, par des preuves génétiques, qu’elles en étaient innocentes.