Mesurer la délinquance

Mesurer 
la délinquance. 
Philippe Robert et Renée Zauberman, Presses de Sciences Po, 2011, 177 p., 15 €.

La délinquance est un sujet sensible. Abondamment mobilisée dans les discours politiques, cette question porte avec elle une difficulté : comment mesure-t-on la délinquance ? Cet ouvrage fait le point de façon claire sur le sujet. Après une mise en perspective historique, les auteurs indiquent que, longtemps, la mesure de la délinquance se confondait avec celle de l’activité de la justice.

À compter du milieu du XXe siè­cle, le regard est progressivement déporté vers les comptages policiers. En France, la statistique policière s’appuie ainsi sur un tableau nommé État 4001 qui recense sept types de délinquances. On sait aujour­d’hui les limites de cette statistique. L’une d’entre elles est que la statistique policière sert à évaluer les performances des personnels. Or ceci a des implications sur leur manière d’enregistrer les faits pour les rendre plus ou moins conformes aux objectifs officiels. Pour dépasser la difficulté, il convient donc de regarder d’au­tres enquêtes, comme celles de victimisation (on demande à un échantillon de personnes si elles ont été victimes d’infraction) ou encore celles dites de délinquance autoreportée (on interroge les personnes sur les méfaits qu’elles ont commis).