Dans le débat public, l’idée que les réseaux sociaux favorisent la diffusion de discours ou de comportements haineux est très répandue. À l’été 2023, alors que des émeutes secouent la France, plusieurs politiques demandent à en restreindre l’accès. Les événements, déclenchés par la mort du jeune Nahel, ont été mis en scène sur Snapchat ou TikTok. Les images de bâtiments en flammes ont pu accélérer les rassemblements des jeunes (notamment grâce à la géolocalisation), banaliser les actions, voire inciter au mimétisme.
Selon le rapport d’information « Prévenir la délinquance des mineurs » déposé au Sénat en septembre 2022, magistrats et procureurs soupçonnent un impact non négligeable des réseaux sociaux sur les violences commises par les jeunes. Le rapport en distingue plusieurs types : la violence scolaire (les altercations entre élèves peuvent se poursuivre jusque dans l’intimité de la chambre avec le cyberharcèlement) ; l’organisation d’affrontements physiques entre jeunes ; les extorsions et les chantages sexuels, souvent après avoir obtenu des photographies intimes des victimes ; et enfin le happy slapping, qui consiste à filmer ou photographier une agression physique et la diffuser sur les réseaux sociaux ensuite.