Mémoire

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D’origine cérébrale ou non, isolées ou associées à des symptômes très différents, les amnésies ne concernent que certains types de souvenirs.

C’est une véritable épidémie qui s’est répandue aux États-Unis à la fin du XXe siècle, détruisant des familles et générant des centaines de procès. Un phénomène incompréhensible, violent… et éphémère.

Les maladies liées au vieillissement, Alzheimer en tête, font peur. Pourtant, la frontière de ce qui est normal ou préoccupant avec l’âge est très incertaine. D’autant que les troubles varient du tout au tout suivant l’histoire et la personnalité de chacun.

À quoi rêvait-on à Paris sous Napoléon III ? Dans l’Allemagne nazie ? Dans la France giscardienne ? Stockés dans des banques, les récits de rêves nous l’enseignent.

On peut supprimer la souffrance liée à un traumatisme. C’est le pari de l’EMDR, nouvelle thérapie fondée sur le mouvement oculaire, qui donne des résultats encourageants.

Un jeu, mais pas un instrument scientifique : telle est la conclusion d’Alain Lieury, qui a étudié expérimentalement le produit-phare de la stimulation cérébrale sur console.

Le phénomène des « petites madeleines » est souvent pris en exemple pour témoigner de la puissance de la mémoire. Toutefois, dans le texte proustien, l’accès à la plénitude du souvenir est loin d’être immédiat.

Diagnostic difficile, traitements balbutiants, stigmatisation des patients…, Alzheimer pose de multiples problèmes, et interroge le regard que notre société porte sur le vieillissement.

La mémoire nous joue parfois de drôle de tours. Sensation de déjà-vu, voir de déjà vécu, "amnésie du voyageur", vie entière que défile.... La psychologie commence à comprendre ces bizarreries.

Ce que nous savons sur la mémoire, nous le devons à ceux qui l’ont perdue. La découverte de plusieurs types d’amnésie a mis en lumière les multiples facettes du souvenir.

Nos souvenirs les plus anciens semblent les moins vulnérables à l’oubli. Pour autant, leur fidélité aux événements laisse à désirer : il s’agit de reconstructions. C’est l’émotion qui les sauve… et les défigure !

En attaquant les souvenirs, la maladie d’Alzheimer désorganise le moi tout entier. L’intégrité même de la personne, au cœur de son identité et de son lien aux autres, est mise en danger.

Esclavage, colonisation, guerres d’indépendance…, depuis une décennie, c’est une véritable guerre des mémoires qui a surgi autour de ces questions. Spécialiste de la guerre d’Algérie, l’historien Benjamin Stora explique les raisons et les conséquences de ce qu’il nomme un « trop-plein de mémoires ».