Le sentiment d’admiration serait-il aujourd’hui menacé d’extinction ? Joëlle Zask s’en inquiète dans un essai qui tient à la fois d’un descriptif, d’une histoire, d’un diagnostic, d’un témoignage personnel, d’un plaidoyer et d’un éloge. La philosophe, qu’on connaît surtout pour ses ouvrages consacrés à la démocratie et à l’écologie, déplore en effet le fait que nous n’admirions plus suffisamment, et que peut-être même nous ne savons plus admirer. Ce ne sont certes pas les occasions qui manquent, car même les choses apparemment les plus simples de la vie quotidienne comme « un paysage, un professeur » ou encore « le geste parfait d’un fleuriste » sont tout à fait dignes d’admiration. Cependant notre époque préfère promouvoir l’artificielle (et souvent factice) célébrité, et nous abandonne devant une triste alternative : ou bien éprouver une indifférence qui relativise et nivelle tout, ou bien verser sans retenue dans l’adoration fanatique.