« Balance ton rêve », une pièce contre la violence conjugale

La flambée des violences conjugales dans le cadre du confinement rappelle le désastre de milliers de vies menacées. Grâce à l’association Escale Solidarité Femmes, de Gennevilliers, quatre victimes, Claudia, Miral, Brienne et Yasmine, sont montées sur scène pour témoigner et dénoncer. Interviews croisées de deux d’entre elles, ainsi que de leur metteur en scène et de l’initiatrice du projet.

 

Du jeu au Je : Claudia et Miral, comédiennes

Qu’est-ce qui vous a amenées à accepter l’aventure théâtrale ?

Miral : Une femme du groupe et Tanya, l’éducatrice spécialisée de l’association Escale Solidarité Femmes, m’ont parlé du projet. J’étais en dépression, mais, même si je doutais d’apporter quelque chose, j’ai voulu essayer. Au début, je n’ai pas trouvé ma place. Ma fille pleurait à l’étage, je me culpabilisais. De plus, j’avais des retenues face à un homme. Et la violence m’avait rendue négative. Peu à peu, j’ai pris du recul et suis devenue plus positive. Je suis restée pour la richesse de l’expérience humaine.

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Claudia : Moi, c’est par ma référente psychologue de l’Escale. Etudiante, j’avais aimé faire du théâtre. Mais là, on a poussé une porte ! On s’est retrouvées à évoquer des choses terribles comme un sujet normal. Sans jugement. Nos interlocuteurs n’étaient pas choqués. Cette simplicité nous a permis de porter un autre regard sur notre vécu douloureux.

Qu’entendez-vous, Claudia, par « pousser une porte » ?

Claudia : Faire la paix avec soi, se pardonner. J’étais remplie de colère contre moi de m’être laissée piégée par quelqu’un de violent. J’avais perdu toute estime de moi-même. Les mots sur les maux libèrent déjà entre nous, mais, face au public, c’est encore un pas de plus.

Quels ont été les moments difficiles et les moments forts ?