Comment atteindre les vérités supérieures ? Quelle démarche peut nous conduire vers la lumière ? La réponse de Platon se trouve dans la doctrine de l’âme.
Comme c’est souvent le cas en philosophie, la théorie platonicienne de l’âme peut se lire à plusieurs niveaux. Du point de vue épistémologique, l’ascension de l’âme est le passage de la perception (toujours faillible) vers l’abstraction. On peut aussi y voir une métaphore religieuse du salut : le passage du mortel vers l’immortel. Le Livre des morts, que Platon a découvert en Égypte, fait d’ailleurs référence au thème familier de l’ascension des âmes vers le ciel.
Une autre lecture, politique, est aussi possible : le bon gouvernement est celui qui n’opte pas pour des décisions à courte vue et dirige la cité en fonction du bien commun.
Dans tous les cas, la vocation de l’âme est de rejoindre le ciel des idées. Platon a recours à une autre allégorie : celle du « char ailé », emprunté au fonds mythologique. L’âme est donc à l’image d’un char volant. Elle est pilotée par un cocher et tractée par deux chevaux. Le premier cheval est « de bonne race », il représente le courage (thumos). Le second est plus rétif : il n’en fait qu’à sa tête. Il représente les pulsions et les désirs (épithumia). Le cocher symbolise quant à lui la raison (logos), qui guide l’attelage 1.