De nouvelles recherches

Loin d’être immuable, l’histoire de la Shoah évolue, ouverte à de nouvelles approches 1. Dans ses différents développements, la microhistoire occupe une place conséquente, car elle permet d’apporter un éclairage inédit sur les comportements et relations des victimes, des témoins et des bourreaux, en prenant en compte les environnements sociaux et locaux. Il s’agit d’analyser la destruction des Juifs, en se focalisant sur un groupe, une famille ou un individu 2. Parmi les historiens pionniers de ce courant, Christopher Browning s’est concentré sur un bataillon de l’armée allemande, impliqué dans l’assassinat de milliers de Juifs en Pologne, en partant des interrogatoires judiciaires de 210 hommes 3. Dans cette étude, il tente de cerner leur profil social ainsi que leurs réactions, individuelles et collectives, face aux ordres qu’ils ont reçus. Le chercheur constate qu’ils ont accepté de commettre des atrocités par conformisme et solidarité avec les autres soldats, bien plus que par adhésion idéologique au nazisme. Dans un autre ouvrage de référence, C. Browning dévoile la réalité des camps-usines, jusqu’alors peu étudiés, au travers du camp de Starachowice en Pologne, en se basant sur les témoignages de survivants juifs recueillis après la guerre 4.