5 idées reçues (et 2 questions)

1 - Un bébé s’attache à sa maman dès la naissance

Au risque d’en décevoir plus d’une, le lien d’attachement entre un bébé et celle qui lui a donné la vie est loin d’être instantané. Celui-ci se construit très progressivement au cours des 9 premiers mois de l’enfant. Cet attachement est bien différent du phénomène immédiat « d’empreinte » décrit par Konrad Lorenz, célèbre biologiste et zoologiste autrichien, dans les années 1930, chez les oiseaux. Si les signaux d’attachement du bébé humain, tels que les pleurs, les cris, les vocalises, sont présents dès la naissance, ils ne sont pas dirigés vers une personne en particulier. Leur objectif premier est de favoriser la proximité de l’adulte, indispensable à la survie du bébé.

Trois grandes étapes sont nécessaires pour parvenir à ce que la maman, ou le papa, devienne cette figure d’attachement principale, que Nicole Guedeney, pédopsychiatre et auteure de L’Attachement : approche théorique. Du bébé à la personne âgée (Masson, 2009), décrit comme unique et irremplaçable. Première phase : dans les trois premiers mois, le bébé recherche la présence et la proximité des êtres humains qui l’entourent, desquels il est 100 % dépendant, sans diriger réellement ses signaux vers telle ou telle figure. Certains travaux récents auraient toutefois souligné une légère préférence pour les personnes avec qui le bébé aurait été en lien durant sa vie intra-utérine… Seconde phase : de 3 à 6 mois, l’enfant s’oriente progressivement vers sa probable figure d’attachement, à savoir vers la personne qui s’occupe le plus de lui. Troisième phase : à partir de 6-9 mois, et ce jusqu’à trois ans, l’enfant établit sa fameuse « base de sécurité ». C’est vers cette personne « ressource » que l’enfant se dirigera spontanément lorsqu’il en ressentira le besoin.

 

2 - Un bébé aime plus sa maman que sa nounou

De nombreux adultes gravitent autour d’un bébé : parents, nounou, voisins, grands-parents, tatas, tontons. Au cours de ses neuf premiers mois de vie, un bébé va hiérarchiser ses différentes figures d’attachement : certaines deviendront principales, d’autres subsidiaires. La personne qui s’est le plus occupée de l’enfant pendant cette période deviendra la figure d’attachement principale, le plus souvent il s’agit de la maman. Dès lors, la nounou fera office de figure d’attachement subsidiaire. L’appellation « principale » ne signifie pas que le bébé aime davantage sa maman que sa nounou. Cela implique seulement que la maman, en tant que figure principale, apportera un plus grand sentiment de sécurité à cet enfant que la nounou, et que c’est préférentiellement vers elle que ce petit s’orientera en cas de détresse (faim, peur…).

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3 - Un parent insécure aura forcément un enfant insécure

Si cette transmission se rencontre dans la majorité des cas, elle est loin d’être systématique, puisqu’elle concerne en moyenne 70 % des mamans, et un peu moins les papas. Ce qui signifie que pour 30 % des mères nous observons une discontinuité : des mères sécures peuvent avoir des enfants insécures.