6\. Ne pas confondre république et démocratie

Dans son acception très générale, la république est un régime où le pouvoir est régi par la loi. Elle peut donc comporter des éléments de la démocratie comme ceux d'autres régimes. C'est pourquoi, si l'on excepte le sens particulier que lui donne Platon, elle est classiquement présentée non comme un régime pur, mais comme le résultat d'une sorte d'alchimie entre plusieurs régimes. Ainsi Cicéron (IIe-Ier siècles av. J.-C.) définit la république comme le régime qui combine ce qu'il y a de meilleur dans la monarchie, l'aristocratie et la démocratie.

De l'Antiquité à nos jours, le sens de la république n'a cependant cessé d'évoluer en fonction du contexte dans lequel elle était pensée. A partir du XVIIe siècle, la république est toujours définie comme un régime mixte mais aussi en opposition à la monarchie absolue. Avec les fédéralistes américains, elle se distingue de la démocratie par l'introduction du système de représentation. « Dans une démocratie, écrit Madison, le peuple s'assemble et gouverne lui-même ; dans une république, il s'assemble et gouverne par des représentants et des agents. » Elle est présentée en outre comme le régime le mieux adapté aux Etats fédéraux. De leur côté, les révolutionnaires français lui ajoutent une dimension nouvelle. Désormais, la république, c'est la démocratie représentative plus des principes à caractère universel destinés à sceller l'unité du peuple des citoyens : la liberté, l'égalité et la fraternité. Dans cette perspective, la république est indissociable du triptyque école/laïcité/citoyenneté.