Akhenaton. Du mystère à la lumière

Marc Gabolde, Gallimard, 2005, 128 p., 11,80 €.

En février 1351 avant notre ère, le pharaon Amenhotep IV, âgé de 15 ans, fait halte à Amarna, site désertique au bord du Nil, dans le but d'y fonder une nouvelle capitale. Quelques mois plus tard, il prend pour nom Akhenaton. En réaction à la mainmise politique et économique qu'exerce le clergé des dieux égyptiens, et notamment celui d'Amon, divinité tutélaire de l'ex-capitale Thèbes, il décrète que l'adoration ne sera désormais due qu'au Soleil, Aton. Il institue ainsi le premier culte monothéiste de l'histoire, aussitôt associé à une campagne iconoclaste contre les représentations du dieu Amon.

A la mort d'Akhenaton, vers l'âge de 27 ans, le clergé va prendre sa revanche et tenter d'effacer toute trace de celui qui voulut l'éradiquer, faisant abandonner le site d'Amarna. Il reste pourtant nombre d'œuvres du règne subversif de ce pharaon, comme un superbe portrait réaliste, avec veines et rides, de la reine Nefertiti. C'est tout le mérite de ce petit ouvrage de la collection « Découvertes Gallimard » que de nous faire partager par l'iconographie ce que l'on peut reconstituer de l'esprit de cette époque, marquée par l'innovation religieuse, le syncrétisme et le pragmatisme : Akhenaton ne vénérait que ce qu'il pouvait voir, en l'occurrence le Soleil.