Aline Court : Assistante sociale en CMP

Pivot nécessaire au bon fonctionnement d'un service hospitalier ou d'un Centre Médico-Psychologique, interlocutrice privilégiée des familles qui demandent une prise en charge pour leur enfant, l'assistante sociale est régulièrement confrontée à des situations sociales de plus en plus complexes, souvent très imbriquées aux pathologies. Si sa profession souffre parfois d'un cruel manque de reconnaissance, les missions de l'assistante sociale sont bien plus étendues qu'on le pense et ses compétences pointues et multiples. Décryptage avec Aline Court, assistante sociale au CMP de Malakoff où sont reçus des enfants de la naissance jusqu'à 16 ans dans le cadre de missions de dépistage, de prévention et de soin des troubles psychologiques.
 
 

En quoi consiste votre travail d’assistante sociale en CMP ?

Dans un premier temps, à permettre le lien entre l’intérieur et l’extérieur du service. C'est-à-dire, au moment ou les enfants nous sont adressés, soit par les parents, soit par les professionnels, de pouvoir recueillir suffisamment d’éléments nous permettant de comprendre la situation de l'enfant et de sa famille, en vue de la mise en place d’un dispositif de prise en charge. Dans un deuxième temps, mon travail a trait à tout ce qui concerne les liens avec les différents services sociaux, que ce soit les PMI, les structures de l’aide sociale à l’enfance, et les établissements scolaires qui nous sollicitent beaucoup. Il s'agit alors d'apporter suffisamment d’informations aux équipes extérieures à nos services : très concrètement, leur permettre de voir qu’il existe une prise en charge et que son évolution, d’une certaine façon, peut être positive pour l’enfant et pour la famille, et que l’on essaie au moins de faire qu’il aille un peu moins mal qu’au moment ou il est entré dans notre service. En interne, ma mission consiste aussi à rapporter à mes collègues thérapeutes (psychologues, orthophonistes, psychomotriciens...) les informations que l'on m'a communiquées sur l’enfant dans sa réalité d’existence, dans son environnement social, familial, culturel, amical... J'aide aussi les familles à trouver des aides humaines, financières, sociales ou physiques auprès de différents services : MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), organismes de logements, ou encore tout ce qui concerne des activités municipales (cantines, centre aéré, périscolaires…).
Et puis, c’est aussi un travail de protection de l’enfance et de prévention. Une fois par mois, je participe aux instances départementales de protection que sont les concertations à l’enfance, pour des situations concernant les enfants de Malakoff et que nous connaissons au CMP, ou que nous ne connaissons pas mais pour lesquelles nous sommes amenés à apporter notre expertise. Il m'arrive aussi de proposer à l’équipe du CMP, pour tel ou tel enfant, la mise en place de dispositifs administratifs ou judiciaires, par exemple, dans le cadre d'un signalement (pour maltraitance ou suite à un abus sexuel, NDLR), afin de faire part de nos inquiétudes aux instances départementales ou, lorsque la situation l'impose, au juge pour enfants.