Animisme

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Lorsqu’en 2005, l’anthropologue Philippe Descola, après avoir étudié les enseignements des Jivaros de l’Équateur, exhuma du bréviaire ethnologique la notion d’« animisme », il prit soin de refourbir le concept inauguré en 1871 par Edward Tylor. En ce temps-là, l’animisme était venu donner un semblant de définition à ces étranges croyances selon lesquelles « les êtres naturels ont des forces spirituelles qui les habitent et qui leur donnent une puissance surhumaine ». Pour Edward Tylor, c’était la première des religions, celle des « primitifs ». Malgré un premier succès, le concept, du fait de son imprécision, tomba dans l’oubli. Aussi, Philippe Descola eut à se justifier de le ressusciter : l’animisme, tel qu’il le décrit, n’est pas une simple croyance, mais une ontologie, un cadre de pensée général, dont la propriété remarquable est de former l’opposé du « naturalisme ».