Dans votre ouvrage, vous évoquez les techniques de débriefing psychoogique, de defusing, et d’intervention psychothérapeutique et post-immédiate (IPPI). Pouvez-vous les définir ?
Le debriefing a été élaboré par Jeffrey Mitchell en 1983, tout d’abord pour les sauveteurs, les professionnels intervenant sur le terrain. Après la phase de choc, la personne qui a vécu un évènement traumatogène prend en effet la mesure de ce qui s’est passé. Des symptômes ont pu s’installer dans l’immédiat, ou peuvent apparaître dans les jours qui suivent. La séance amène les participants à réévoquer l’évènement traumatique, à identifier les réactions de chacun comme normales compte tenu de la situation, et à repérer les symptômes de stress encore présents. Il se déroulait en 7 phases à l’origine (introduction, faits, émotions, pensées, symptômes, information, retour). Dans la pratique, après avoir énoncé les faits, les pensées et émotions sont évoquées conjointement. Le debriefing ne se pratique jamais en urgence, mais à distance de l’événement, de quelques jours à deux semaines. Mais trop éloigné de l’évènement, le debriefing perd sa fonction de cohésion groupale. La séance dure 2 heures environ. Seules les personnes ayant vécu le même évènement peuvent y participer, sur la base du volontariat. Il peut également être pratiqué en individuel, mais au départ son indication vise le groupe. On peut le considérer comme un bilan de fin de mission, l’objectif étant que les équipes puissent retourner sur le terrain le plus rapidement possible.