Arrêter de se faire des films. Nos croyances et nos opinions ne sont pas la réalité

Pierre Raynaud. Eyrolles, 192 p., 18 €.

«  Le mot chien ne mord pas ». On ne sait pas trop à qui attribuer cette célèbre formule : certains disent que c’est psychologue William James qui en est l’inventeur, d’autres penchent pour le linguiste Ferdinand de Saussure, et d’autres encore l’attribuent au philosophe Ludwig Wittgenstein. Qu’importe ! L’idée est que le mot « chien » n’est qu’un mot, et pourtant il évoque chez les uns un danger, chez les autres un gentil animal de compagnie et le meilleur ami de l’homme.

Comment peut-il susciter des réactions aussi différentes ? Parce que nous chargeons les mots de beaucoup trop de significations qui ne correspondent pas toujours à la réalité.  Nous croyons voir le monde, mais nous ne faisons qu’y projeter nos catégories mentales. Nos idées ne coïncident pas avec le réel, le mot et la chose. Bref « nous nous faisons des films », selon l’expression de Pierre Raynaud.