Le 2 avril 2011 a vu la 2e journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. A cette occasion, le collectif Autisme, qui regroupe cinq grandes associations de familles de personnes autistes, a lancé une pétition. L’objectif est de récolter 500 000 signatures, ce qui permettrait de saisir le Conseil économique, social et environnemental (CESE) pour évaluer le coût économique, sanitaire et social de la prise en charge de l’autisme, qu’il juge actuellement « désastreuse ».
De son côté, l’association Vaincre l’autisme vient de lancer un manifeste international contre le packing, cette technique controversée d’enveloppement des patients dans du linge humide. Au mois de mars déjà, Vaincre l’autisme avait mis en demeure l’Education Nationale d’exécuter ses obligations légales en matière de scolarisation des enfants autistes. L’association dénonce non seulement un défaut de scolarisation, mais encore, le cas échéant, une prise en charge par un personnel insuffisamment formé, et pour suivre des programmes non adaptés. Elle estime également que la création de classes spécialisées s’effectue sans consultation des familles concernées. En l’absence de réaction de l’Education Nationale, Vaincre l’autisme se réserve le droit de saisir très prochainement la justice.
Pendant ce temps, les recherches des scientifiques se poursuivent et contribuent à redéfinir le regard sur l’autisme. Laurent Mottron, du Centre d'excellence en troubles envahissants du développement (CETEDUM), à l’université de Montréal, estime que l’autisme, plutôt qu’un déficit social, se caractériserait surtout par des singularités de la perception. Une de ses recherches vient en effet de confirmer que les personnes autistes activeraient davantage et différemment que la population normale certaines aires cérébrales associées à la perception visuelle, alors que d’autres liées au raisonnement seraient anormalement moins sollicitées. Reste à identifier la cause de ce fonctionnement singulier.