En mars 2012, la Haute Autorité de Santé (HAS) rend public son rapport sur l’autisme et les autres troubles envahissants du développement (TED). Si ce document sonne comme un désaveu de la psychanalyse dans la prise en charge de l’autisme, parallèlement, les auteurs recommandent explicitement une prise en charge du trouble par des méthodes éducatives et comportementales, tels les programmes ABA et TEACCH. À l’appui de cette recommandation, la HAS dévoile un argumentaire scientifique détaillant dix années de recherches menées aux États-Unis et en Europe du Nord sur l’efficacité de ces programmes (1).
Souvent posées comme une alternative à la prise en charge psychanalytique de l’autisme, les méthodes éducatives et comportementales se scindent en deux approches : les méthodes à référence comportementale (de type ABA), et celles à référence développementale (de type TEACCH). Quelles sont leurs particularités ?
• Les méthodes comportementales
Les travaux de Burrhus Frederic Skinner sur le conditionnement opérant en 1953 sont à l'origine des programmes comportementaux. Selon Skinner, un comportement donné est toujours influencé par la conséquence qui s'ensuit. Ainsi, un comportement qui aura pour conséquence un renforcement positif aura plus de chances d'être reproduit. À l'opposé, un comportement ignoré ou puni s'estompera peu à peu.
Dans les années 1960, le psychologue Ivar Lovaas crée aux États-Unis le premier programme comportemental s'appuyant sur la théorie du conditionnement opérant. Le programme Lovaas évoluera ensuite pour donner naissance à l’ABA (Applied behaviour analysis, littéralement « analyse appliquée du comportement »), aussi nommée IBI (Intensive Behavioral Intervention) ou EIBI (Early Intensive Behavioral Intervention) (2).