Bouddhisme et non-violence

Le Bouddha, c’est acquis, prêchait la non-violence, et nombre de ses disciples ultérieurs ont fait leur le végétarisme de règle dans d’autres communautés religieuses indiennes, afin de réduire la souffrance infligée à autrui, fût-ce un animal. À la base, comme le christianisme, le bouddhisme délivre un message de paix.

Mais comme dans le christianisme, les communautés ayant besoin de l’aide des pouvoirs temporels pour s’établir et se répandre, les réalités politiques ont dilué l’irénisme d’origine dans les compromis, transformant la religion en instrument du pouvoir. L’histoire du bouddhisme a connu des ordres monastiques alignant des armées de moines-soldats, en Chine comme au Japon, et des sages légitimant la violence armée et même la guerre sainte, au Tibet, en Mongolie, au Sri Lanka ou en Thaïlande.

À l’apogée de l’expansion impériale japonaise lors de la Seconde Guerre mondiale, des idéologues du zen prêchent l’extermination de l’ennemi afin de lui rendre service, postulant que s’il s’oppose aux intérêts nippons, il agit d’une manière négative susceptible de lui attirer des ennuis dans ses vies ultérieures.

 

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À LIRE

Le Zen en guerre. 1868-1945
Brian Victoria, 1997, trad. fr. Seuil, 2001.