L'épuisement professionnel, ou burn out, a fait l'objet de nombreuses études, surtout auprès de professionnels de la santé. Ce syndrome comprend trois dimensions : l'épuisement émotionnel, se traduisant par la fatigue ; le sentiment de vide intérieur ; la dépersonnalisation, se traduisant par l'indifférence, voire l'hostilité envers les patients ; le sentiment d'incompétence et de dépréciation professionnelle.
Partant du principe que la situation devait être encore pire dans les pays en voie de développement - manque d'effectifs et de moyens, salaires bas... -, trois psychiatres marocains ont enquêté sur les niveaux de burn out et de détresse psychologique ressentis et sur les facteurs de stress, dans cinq services hospitaliers marocains : oncologie (cancer), hématologie (leucémie, cancers d'enfants), réanimation, brûlés, maladies infectieuses (sida). Tous les soignants, sauf les responsables des services, ont été interrogés par questionnaire. Près de 60 % des soignants obtiennent un score élevé pour l'épuisement émotionnel et pour la dépersonnalisation ; d'où un score également élevé de « détresse psychologique », si élevé que 59 % seraient classés comme « cas pathologiques », médecins et infirmières étant à égalité.
Les sources de stress citées sont nombreuses. En tête vient la « charge physique », citée par 63 % des personnes ; puis le « type des maladies » (42 %). Mais le nombre élevé de suffrages obtenu par les facteurs « organisation » (40 %), « ambiance dans le travail » (33 %), et « manque d'appréciation par les supérieurs » (23 %) donne à penser qu'on pourrait améliorer la situation.
Références
sources de stress au travail chez les soignants », Annales Médico-Psychologiques, vol. CLVIII, n° 9, novembre 2000.