Campagne / ONG

La campagne est-elle plus « verte » que la ville ?

À propos d’un texte de notre dossier « La France en révolutions » (n° 334, mars 2021), Guillaume Blanc soulève un débat intéressant :

J’ai lu avec intérêt l’article de Maud Navarre, « Des crises naissent les changements », dans le numéro de mars 2021. L’auteure écrit : « La transition vers une société plus écologique est enclenchée. La crise de la covid-19 a accéléré, de gré ou de force, la volonté des Français de vivre au contact de la nature, loin des métropoles. »

Cela m’a interpellé, car la transition écologique n’est pas un mouvement de migration de la ville vers la campagne. Selon la définition donnée sur un site gouvernemental d’aménagement du territoire, c’est « une évolution vers un nouveau modèle économique et social, un modèle de développement durable qui renouvelle nos façons de consommer, de produire, de travailler, de vivre ensemble pour répondre aux grands enjeux environnementaux, ceux du changement climatique, de la rareté des ressources, de la perte accélérée de la biodiversité et de la multiplication des risques sanitaires. »

Au contraire, même, la multiplication des habitats à la campagne consomme plus de ressources, notamment énergétiques et foncières, que la ville. Aller vivre à la campagne n’est pas vraiment écolo, même si cela rapproche de la nature. Je ne pense donc pas, malheureusement, que la transition écologique soit enclenchée, malgré les beaux rêves pendant le premier confinement de faire table rase du « monde d’avant ». Je crains qu’ils soient vite oubliés, et qu’on fonce tête baissée vers le mur des crises environnementales. D’ailleurs, vous n’en faites aucune mention dans votre dossier « La France en révolutions ». La seule qu’il serait urgent de mettre en place n’est pas mentionnée. Simplement parce que contrairement à ce que vous dites, elle est loin d’être enclenchée… Bien cordialement.