Laurent Visier et Geneviève Zoïa ont enquêté sur le passage en sixième des élèves de l’agglomération de Montpellier. Ils livrent au moins trois résultats contre-intuitifs. Tout d’abord, la carte scolaire peut produire de la ségrégation, par exemple dans les zones périurbaines socialement homogènes (classes moyennes) où, du coup, on cherche très peu à contourner la carte. Ensuite, les dérogations à la carte scolaire favorisent parfois la mixité, comme c’est le cas des collèges du centre-ville qui accueillent un public plus divers que la population qui y réside. Les parents, enfin, sont tiraillés entre leur devoir de parent et leur devoir de citoyen. Ils ne cherchent pas à placer leur enfant dans le meilleur établissement, mais dans un établissement « normal », c’est-à-dire non ségrégué. Ce sont en fait davantage des publics que des établissements que l’on cherche à éviter.