Ces événements nous dépassent, feignons d'en être les organisateurs. Essai sur la société contemporaine

Franois Ascher, L'Aube, 2000, 304 p., 160 F.

Les bouleversements auxquels nous assistons depuis un demi-siècle sous l'effet de la mondialisation participent-ils d'une crise de la modernité qui avait vu le triomphe de l'Individu, de la Raison et de la Société ? De nombreux sociologues le pensent en considérant que la société contemporaine a d'ores et déjà basculé dans la postmodernité.

C'est une thèse différente que François Ascher entend défendre dans cet essai. Selon lui, non seulement la modernité n'a pas pris fin, mais encore, elle n'a cessé de « s'approfondir » en suscitant toujours plus d'individualisation, de rationalisation et de différenciation sociale : tandis que l'individu s'affirme sous des appartenances multiples et que les sciences sociales poursuivent, à travers leurs développements récents (théorie de la complexité, théorie des jeux...), l'effort d'interprétation rationnelle de la réalité, la division du travail continue à accentuer les différenciations sociales.