Chop shop

L’histoire pourrait se dérouler dans n’importe quel pays du tiers-monde : un tout jeune adolescent, Alejandro, multiplie les petits boulots pour s’offrir un meilleur avenir ainsi qu’à sa grande sœur Isamar. Il vend des DVD pirates à la sauvette, des bonbons dans le métro, en plus de son job principal : rabatteur pour un revendeur de pièces de voiture (chop shop, selon l’argot local). L’intelligence de Ramin Bahrani est de situer intégralement l’action dans les quelques rues désaffectées d’un paradis de la pièce détachée et de la passe sous-facturée. C’est là qu’Alejandro rêve à voie haute, entraînant Isamar dans ses plans sur la comète : pourquoi ne pas acheter et retaper le vieux fourgon-restaurant entreposé dans le garage d’à côté ? Oui, cette histoire pourrait se dérouler dans n’importe quel pays du Sud mais elle se situe dans le Queens, à quelques encablures de Manhattan, dans un morceau de tiers-monde où les rêves des enfants se heurtent aux dures lois de la rue.