Classification : une hausse en trompe-l'œil

NOSOGRAPHIE
Dis-moi quels sont tes critères…

Y a-t-il réellement une « épidémie » d’autisme, de bipolarité, ou encore de TDAH, comme on l’entend parfois ? Une réorganisation des critères diagnostics ou de nouvelles grilles sont à prendre en compte. Le passage de la psychose maniacodépressive à la catégorie de trouble bipolaire a par exemple fait glisser la maladie du côté des troubles de l’humeur. Là où, dans les travaux du psychiatre Emil Kraepelin (1856-1926), le premier à dessiner les contours de la folie maniaque-dépressive, la maladie était pensée comme une psychose, qu’il fallait distinguer de la démence précoce, ancêtre nosographique de la schizophrénie. Ces évolutions modifient les critères pour poser le diagnostic, et ont donc pour effet d’inclure de nouvelles personnes dans le périmètre de la pathologie et d’en exclure d’autres.