Comenius. Faire naître une humanité meilleure

Théologien protestant, ce grand pédagogue a inspiré toute l’Europe du 17e siècle. Auteur d’un système complet d’éducation, il est considéré comme le précurseur d’un enseignement universel et démocratique.

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Jan Amos  Comenius,  huile sur toile  de Jürgen Ovens, datée de 1656 et conservée au Rijksmuseum, Amsterdam.

Comenius, de son vrai nom Jan Komenský, a vécu une existence agitée. Né en 1592 en Moravie, mort à Amsterdam en 1670, ce théologie protestant, philosophe engagé, fut avant tout un grand pédagogue. Il fut le défenseur inlassable de la cause tchèque durant les convulsions de la guerre de Trente Ans ; il a pensé et vécu dramatiquement ces temps marqués par les conflits religieux où périrent sa famille et bien des membres de sa communauté.

Par-delà les troubles de son époque, Comenius imagine un chemin vers la vérité qui donnerait naissance à un monde réconcilié. L’éducation est pour lui la voie royale en vue de faire naître une humanité meilleure. Il met au point un système de réforme ambitieux de l’école qui lui valut une large audience en Angleterre, en Suède, aux Pays-Bas, et en France où Richelieu le sollicita.

Sa réforme est assurément moderne : la classe doit être un lieu d’épanouissement et non un espace austère où l’écolier s’ennuie et finalement développe une aversion pour l’étude. Il établit des écoles, polit sa méthode et crée le premier livre scolaire – Orbis pictus – où l’image est le support essentiel de l’apprentissage. Inlassable, il espère établir la paix universelle, une langue et un gouvernement mondiaux, grâce à une éducation unifiée.