Comment la mesure-t-on ?

Parler de mobilité sociale implique naturellement d’observer des déplacements d’individus vers le haut ou le bas de l’espace social entraînant un changement de statut social. Mais il existe plusieurs rapports sous lesquels cette mobilité peut être évaluée.

La façon la plus courante et la plus connue de mesurer la mobilité sociale est de comparer la position acquise par les enfants à celle qu’occupaient leurs parents, ce que l’on appelle la mobilité intergénérationnelle. Suivant cette mesure, on distingue une mobilité structurelle, qui serait due aux seules transformations de la structure sociale, et une mobilité nette, qui relève des seuls parcours individuels. Progrès de l’analyse statistique aidant, cette distinction tend néanmoins à être supplantée par l’opposition entre l’analyse de la mobilité observée (mobilité structurelle + mobilité nette), qui mesure le nombre d’individus en mobilité, et l’analyse de la fluidité sociale, c’est-à-dire des chances respectives des membres de différents groupes sociaux d’atteindre tel ou tel statut (avec des résultats du type « un fils d’ouvrier a x fois plus de chance qu’un fils de cadre de devenir ouvrier »).