Comment le peuple juif fut inventé. De la Bible au sionisme

Shlomo Sand, Fayard, 2008, 456 p., 23 €
L’histoire d’Israël reposerait-elle sur un mythe fragile ? L’idée que les Juifs modernes forment un peuple descendant des anciens Hébreux serait fausse. C’est en tout cas ce qu’affirme l’historien israélien Shlomo Sand dans ce livre à haute valeur polémique. Selon lui, la diaspora juive ne naquit pas de l’expulsion des Hébreux de Palestine, mais serait issue de conversions successives en Afrique du Nord, en Europe du Sud et dans le Caucase. Et, comble de l’ironie, les descendants les plus directs des anciens Juifs seraient les actuels Palestiniens. De quoi perdre la tête !

 

L’histoire paraissait pourtant claire. Tout le monde a lu qu’après la destruction de son second temple, en 70 apr. J.‑C., le peuple juif a été contraint à l’exil. S’ensuivit une errance de près de deux mille ans, au cours de laquelle ce peuple aurait réussi à préserver les liens du sang au sein de communautés fermées. Enfin, au xxe siècle, après le génocide nazi, le peuple juif a pu retourner sur sa terre, qui lui revenait au nom de son ancienneté.