L'élaboration d'une politique communautaire est le fruit d'un processus complexe, dans lequel une rationalité scientifique incarnée par des experts doit composer avec une rationalité politique - celle des ministres de la pêche - sans que l'influence des lobbies soit toujours aussi déterminante qu'on ne le dit. C'est ce que Christian Lequesne, chercheur au centre d'études et de recherches internationales (Ceri) montre à travers l'exemple de la Politique commune de la pêche (PCP).
Officiellement, celle-ci découle des décisions prises par le Conseil des ministres en charge de la pêche, sur la base des recommandations de la Commission via la Direction générale de la pêche. Ces recommandations ont vocation à être fondées sur des expertises scientifiques. Et elles le sont effectivement. La direction s'appuie sur l'avis d'experts issus d'organismes de recherches nationaux, réputés pour leur attachement à une gestion rationnelle des ressources halieutiques.