Complexes physiques : comment s'en débarrasser ?

On peut souffrir jusqu’au délire d’un défaut physique… y compris si nous sommes seuls à le percevoir ! Mais la situation n’est pas inextricable.

Cicatrice, petite taille, culotte de cheval, calvitie, cheveux gris, nez busqué, embonpoint, boutons… : à des degrés divers, chacun d’entre nous a déjà éprouvé la peur d’être laid, du moins imparfait, et par là même rejeté. Cette crainte est cependant plus affirmée chez les femmes que chez les hommes et plus caractéristique de certains âges de la vie, l’adolescence étant la période la plus critique. Parfois, elle débouche sur une véritable souffrance.

Se punir d’être laid

Ça n’est pas sans raison qu’on s’efforce d’être beau et d’échapper au malheur d’être laid. Dans un livre intitulé Le Poids des apparences, le sociologue français Jean-François Amadieu démontre que la beauté procure un avantage social certain : davantage de choix amoureux s’offrent à vous, vous trouvez plus vite un emploi, vous occupez des postes à plus hautes responsabilités, vous êtes mieux payé, etc. « Bref, on prête aux beaux. Par contre, on n’est pas loin de considérer que les laids n’ont que ce qu’ils méritent », dit François Nef, docteur en psychologie à l’Institut de recherche en sciences psychologiques de l’Université de Louvain, thérapeute comportementaliste et coauteur d’Accepter son corps et s’aimer (Odile Jacob, 2008). 1

Outre la honte, le dégoût et la culpabilité, l’insatisfaction corporelle conduit souvent à des manifestations d’anxiété, spécialement d’anxiété sociale – peur du ridicule, du rejet, du jugement de l’autre. Les problèmes dépressifs sont également fréquents. Ils peuvent être majeurs quelquefois et nécessiter une hospitalisation. Dans certains cas, on observe des idées suicidaires parfois suivies d’un passage à l’acte, en particulier chez les patients souffrant de dysmorphophobie, c’est-à-dire la peur obsédante d’une difformité. Ces personnes sont préoccupées de façon outrancière par un défaut physique réel ou imaginaire. « Un de mes patients était obnubilé par le fait qu’il transpirait en dessous des bras. Une honte, une tare absolue à ses yeux : il partait du principe qu’aucune femme ne pourrait jamais l’aimer. Il a fini par se pendre. », rapporte François Nef.