L'éthique scientifique exige aujourd'hui que les personnes faisant l'objet d'une enquête soient protégées des conséquences possibles de leurs confidences par l'anonymat. De nombreux ethnologues appliquent ce principe en changeant les noms de lieux et de personnes. Or, selon Sjaak van der Geest (Amsterdam), cette précaution est bien souvent illusoire, et parfois décevante pour les informateurs, qui préféraient assumer leurs propos plutôt que d'être protégés par un secret de polichinelle. En milieu rural ou en communauté restreinte, l'anonymat est vite levé, compte tenu du désenclavement actuel des cultures. S. van der Geest plaide donc contre l'établissement de règles universelles, et pour une appréciation locale de la bonne conduite à tenir.
Références
S. van der Geest, « Confidentiality and pseudonyms », Anthropology Today , vol. XIX, n° 1, fév. 2003.