Courrier des lecteurs

Chers lecteurs,



Cette rubrique est la vôtre. Écrivez-nous, bousculez-nous, discutez les articles ou les choix éditoriaux, témoignez et débattons. 


Envoyez vos courriers à cette adresse :
 heloise.lherete@scienceshumaines.com,
 en donnant votre accord (ou non) pour publication. 


Vous pouvez également réagir à un article directement sur le site Internet de Sciences Humaines, www.scienceshumaines.com, grâce à la fonction « commentaires ». Sans perdre de vue l’étymologie de ce beau mot de « commentaire », 
du latin « cum-mentis » : « avec esprit » ! 


À bientôt.


Héloïse Lhérété 


 

Lectrice assidue de Sciences Humaines depuis 2007, j’observe une évolution lente de votre magazine : en 2007, il n’y avait pratiquement jamais d’articles spécifiques sur le genre, les femmes ou la théorie féministe, sujets qui sont pourtant bien ancrés dans les sciences humaines et le monde académique français et francophone. Entre-temps, ces articles sont heureusement devenus plus nombreux, ajoutant de l’intérêt à Sciences Humaines. Ce qui manque toujours, par contre, c’est une intégration des questions de genre dans des articles « généralistes ». Par exemple, comment est-il possible d’écrire un article sur les violences des jeunes, sans jamais mentionner que l’on parle en fait des jeunes garçons et que l’idéal de la virilité pourrait expliquer cette différence sexuée ? Les hommes avec un « h » minuscule restent la seule norme dans votre magazine, les femmes sont, de temps en temps, collées dessus avec un article spécifique.

Irène Zeilinger

Réponse - Merci tout d’abord de votre fidélité à Sciences Humaines. En réalité, notre magazine consacre depuis quinze ans des numéros à la question des femmes et à celles du genre : « Nouveaux modèles féminins » (n° 85, 1998), « Hommes/femmes, quelles différences ? » (n° 186, 2004), « Les femmes, combats et débats » (hors-série n° 4, 2005), « L’ère du postféminisme » (n° 214, 2010), « Les identités sexuelles » (n° 234, 2012)… En plus des dossiers, Sciences Humaines rend compte régulièrement des parutions dans ces domaines. Cependant, si un « h » sert de norme à la rédaction, il s’agit de celui d’« humain » plutôt que celui d’« homme ». C’est du moins l’idéal que nous nous fixons, et qui oblige à interroger quelques stéréotypes en tous sens. Y compris quand il s’agit de violence, phénomène aussi complexe à expliquer qu’à réguler. Notre dernier numéro sur ce thème, en avril dernier, rendait d’ailleurs compte, aussi, de la violence féminine. Quoique taboue, elle existe bel et bien et a fait récemment l’objet d’un livre collectif, Penser la violence des femmes (Coline Cardi et Geneviève Pruvost [dir.], La Découverte, 2012).