Courrier des lecteurs

Darwin et les chiens

À propos de l’article « Pourquoi les chiens nous font-ils les yeux doux ? », paru dans notre mensuel daté d’octobre, Claude Navarro nous a communiqué cette remarque :

À la page 13 de votre mensuel n° 318 (dossier « Réussir à l’école »), j’ai lu avec intérêt le résumé que fait Flora Yacine des recherches sur les chiens et la manière dont ils nous font les « yeux doux ». Il est fait référence, à la fin du texte, à la théorie de Darwin, mais de façon maladroite, me semble-t-il. En effet, comme cela arrive souvent à propos de la théorie de l’évolution, il y a risque de confusion entre cause et effet. La dernière phrase du texte pourrait faire croire au lecteur non avisé qu’il existe une finalité dans l’évolution. En l’occurrence, que les chiens auraient cherché à séduire les humains en modifiant leurs caractéristiques. Bien entendu, je pense que l’auteure ne croit rien de tel, mais la tournure de sa phrase est ambiguë. En bonne théorie, les chiens ne sont pour rien dans l’acquisition des muscles nécessaires pour faire les yeux doux, cela va de soi, il n’y a pas de finalité de ce type. On devrait plutôt écrire que certains chiens ont, au hasard des variations génétiques, retenu un type de regard correspondant davantage aux critères de sociabilité de l’espèce humaine. En conséquence, ils ont été préférentiellement sélectionnés par eux, et ont transmis de plus en plus ces caractéristiques au fil des générations suivantes, ce qui a, à son tour, renforcé le comportement de l’humain… Il y a bien un avantage dans cette évolution, mais il n’est perceptible qu’a posteriori. Cordialement.