Crime en ligne/Mona Ozouf/Travail et santé

« Crime en ligne »
Réseaux, n° 197-198, 2016/3, 300 p., 25 €

Virus, piratage de sites institutionnels, atteintes aux données, hameçonnage… Les multiples avatars du crime en ligne sont passés au crible dans le dernier numéro de la revue Réseaux. Les traces laissées sur la Toile offrent aux chercheurs en sciences sociales l’occasion d’étudier ces crimes et délits, que la recherche hésite d’ailleurs à rassembler sous le vocable de « cybercrimes ». Car si certaines de ces infractions ne peuvent être commises en dehors de la sphère virtuelle, d’autres relèvent de trafics plus traditionnels (armes, drogues, fraude, propagande terroriste, xénophobe ou raciste…) utilisant le Web comme simple instrument. Les articles contenus dans ce dernier reviennent notamment sur l’origine du spam, ces courriels indésirables dans nos boîtes électroniques, sur les victimes de l’escroquerie en ligne, ou encore sur les difficultés à quantifier la cybercriminalité. D’autres chercheurs se sont penchés sur les faussaires de l’e-réputation – les vendeurs de like ou de followers sur les réseaux sociaux – qui satisfont les besoins de visibilité et de notoriété d’une clientèle de personnalités, de partis politiques et de grandes entreprises. Ils montrent que ce marché des faux fans s’est progressivement autonomisé du marketing des réseaux sociaux pour s’inscrire dans le champ des manipulations en ligne. Les hackers, ces spécialistes de l’informatique pouvant s’infiltrer dans les systèmes les plus sécurisés, sont également convoqués dans le numéro. Les contributeurs montrent qu’on ne peut comprendre qui sont les hackers sans considérer la manière dont ils sont perçus : tantôt activistes animés par le souci d’une libre circulation des informations, tantôt malveillants opérateurs de crimes en ligne. Un article souligne plus prosaïquement l’importance des contraintes organisationnelles auxquelles sont confrontées les hackers – sélection et recrutement des collaborateurs, confiance et maintien des relations – qui sont de nature à limiter leur performance criminelle.

N° 1314, avril 2016, 184 p., 15 €.