CRITIQUE

Ce dossier fait le point sur la vive polémique à propos de l'influence que joueraient les disciples américains du philosophe Leo Strauss (1899-1973) sur la politique de George W. Bush. Le débat a pris toute son ampleur lorsqu'il s'est avéré que c'était Adam Shulsky, un membre de la « Strauss connection », qui avait mené l'opération de désinformation sur la question de l'existence d'armes de destruction massive en Irak. Pour Shadia Drury, le lien est clair : « Leo Strauss croyait ferme à l'efficacité et à l'utilité du mensonge en politique. » Force est en tout cas de constater que les plus grandes figures du néoconservatisme ont toutes un lien avec Leo Strauss ou au moins avec Allan Bloom, son disciple. La droite américaine a-t-elle trouvé là une caution philosophique ? En tout cas, comme le note Philippe Roger, « le bon sens commande [...] de retourner aux textes ».