Croquemort

Julien Bernard, Métailié, 2009, 217 p., 18 €

Un jeune sociologue entame une thèse sur les émotions dans les médias. Pour assurer ses revenus, il se fait embaucher dans une agence de pompes funèbres comme « porteur de cercueil ». Il devient croquemort, et finit par changer de sujet de recherche. Son ethnographie du milieu des funérailles, fondée sur des entretiens et une observation participante de plusieurs mois, présente assez finement les arcanes du métier, un métier présenté comme « triste », « sale » et « immoral », qui contraint ses représentants (17 000 en France) à un certain détachement et à une bonne dose d’humour noir. « Alors aujourd’hui, c’est “croque-monsieur” ou “croque-madame” ? », demande en souriant un employé à son patron. Un clin d’œil à une légende qui prétend que, par le passé, les croquemorts vérifiaient que le défunt était bien mort en lui mordant l’orteil…