Culture

Notion chère aux sciences humaines et sociales, la culture prend des sens différents d’une période à l’autre et selon les courants disciplinaires.

On ne mange pas de la même façon au Japon ou en France ; on n’adhère pas aux mêmes valeurs selon que l’on est né à New Delhi ou à New York ; on n’obéit pas aux mêmes normes de vie que nos grands-parents, etc. L’idée de « culture » renvoie à cette diversité de mœurs, de comportements et de croyances forgés au sein d’une société. Mais derrière cette définition de la culture, qui nous est devenue si familière, se profilent en fait des significations et des modèles différents.

Au 18e siècle, en France, le mot « culture » désigne l’accès à l’éducation lettrée et est associé à l’idée de progrès universel. Un esprit « cultivé » est celui qui a acquis beaucoup de connaissances dans le domaine des idées, des sciences, de la littérature et des arts. Cette définition, apparue au 18e siècle, et qui s’est imposée avec l’idéologie des Lumières, oppose l’esprit cultivé et raffiné aux mœurs frustes des « barbares » (« Culture is the training and rainement of mind », T. Hobbes, Leviathan, 1651).

L’anthropologie a imposé une définition beaucoup plus générale qui englobe l’ensemble des mœurs, des valeurs et des idéologies d’une société : « La culture ou civilisation, prise dans son sens ethnologique large, est cet ensemble complexe qui inclut les connaissances, les croyances, les arts, la morale, les lois, les coutumes, ainsi que les autres capacités et habitudes acquises par l’homme en tant que membre d’une société » (E.B. Tylor, Primitive Culture, 1871). Dans ce sens large, les valeurs d’une société (par exemple l’esprit chevaleresque au Moyen Âge ou le respect filial dans le confucianisme), les coutumes alimentaires (accompagner tous les repas avec du pain en France ou manger avec des baguettes en Chine), les rites de mariage, la langue, la religion dominante d’un pays... participent de la culture d’une société.