De la Bible au Talmud

Georges Hansel, Odile Jacob, 2008, 29,90 €
Le Talmud, où sont notamment consignés tous les commentaires et commentaires de commentaires du Pentateuque, nous rappelle page après page qu’aucun texte ne délivre son sens par la seule lecture littérale. Par exemple, qui n’a pas au moins une fois entendu, lu ou étudié ce verset, si limpide à première vue : « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. […] Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut. […] et Dieu sépara la lumière des ténèbres. » (Genèse). Un simple énoncé du principe de la création du monde ? Aucunement, répond Rachi (1040-1105), l’un des plus grands commentateurs de tous les temps. Et Georges Hansel de citer l’un de ses propos : « Le texte ne vient pas enseigner dans quel ordre les choses ont été créées ». Dans ses commentaires, explique-t-il, Rachi étaye l’interprétation selon laquelle « La Bible nous dévoile d’emblée la finalité de toute l’histoire du monde, depuis sa désolation originelle [ndlr : les ténèbres] jusqu’à son aboutissement [ndlr : la lumière] ». L’exégèse est ainsi ce qui vient donner sens à la Torah, comme le montre encore Georges Hansel à propos de la loi du talion. C’est de cette posture de lecture très spécifique du judaïsme, et en s’appuyant sur les grands (Rachi, Maïmonide, le Rav Kook … et plus récemment Askénazi …), que l’auteur de cet ouvrage nous invite également à revisiter des questions telles que la prophétie, le monothéisme, le rapport entre judaïsme et islam, et même le rapport au territoire. Une réflexion ouverte contre une lecture dogmatique.